Le nouvel album du duo Ferri-Conrad perpétue la tradition en nous offrant une histoire qui ne s'éloigne guère du village (après nous avoir emmené en Italie il y a deux ans). Cette fois, la fille de Vercingétorix est confiée au village pour la protéger de César. Jules veut en effet la capturer afin de l'assimiler, pratique courante à l'époque.
La trame est limpide, l'histoire ne se perd pas dans des digressions inutiles. La narration est maîtrisée quoique jamais surprenante, les gags nombreux, les jeux de mots toujours très présents, sans être lourdingues, les inventions de noms gaulois toujours amusantes (le méchant s'appelle Adictoserix, il aurait presque pu s'appeler Netflix), les bagarres, les romains lâches, les caricatures (je n'ai repéré qu'Aznavour et Jehan Pistolet, mais il y en a certainement d'autres), l'accent auvergnat. Le cahier des charges est rempli.
L'originalité ici vient de la découverte plus approfondie des jeunes du village, que l'on avait juste entraperçus avant. Les fils d'Ordralfabétix et de Cétautomatix sont de bonnes trouvailles, avec leur comportement d'ado qui remettent en question certaines pratiques du village (la potion magique, "on sait pas ce qu'il y a dedans) et la surconsommation de sangliers notamment). L'adolescence est une notion toute anachronique, mais elle passe très bien dans cet album, sans être dans la caricature.
On passe également plus de temps avec les pirates, pour des scènes amusantes.
L'ensemble est rythmé, pétillant, l'héroïne est sympathique, sans plus, elle aurait mérité un peu plus d'épaisseur et d'humour.
Le dessin est excellent de bout en bout, Conrad est un véritable magicien. La fin est toutefois très classique et m'a laissé un peu sur ma faim, mais je ne vais pas bouder mon plaisir, je me suis bien amusé et la nostalgie a fonctionné. Je regrette toutefois l'époque où le village était confronté à de véritables dangers, comme dans Obélix et compagnie, le chaudron ou le Devin, albums où le propos était d'une toute autre épaisseur et les enjeux plus passionnants.

caiuspupus
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le 26 oct. 2019

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