Ascension
7.9
Ascension

Manga de Shin'ichi Sakamoto (2008)

Ça commençait pas nécessairement bien. Vous me direz, le principe de l'ascension suggère qu'on parte du bas. Du bas, d'accord, mais pas du sous-sol tout de même.
Quand, dans un Seinen, la silhouette du ténébreux antipathique commence à se dessiner - littéralement - des dents grincent. Les miennes. Le poseur tourmenté ; ce génie asocial prétendument incompris, celui-là qu'on encense dans la fiction et qu'on abhorre dans la réalité, il sait pas se rendre appréciable ici. Pire encore, il ne sait pas se rendre haïssable par sa verve seule. Chiant ? Le mot est lâché. Peut-être bien que je le ravalerai plus tard, mais je le crache sans honte et sans décence alors que démarre une longue ascension.


Parce que Mori, il porte sur lui tout ce qu'on aime détester, à commencer par l'archétype qu'il incarne. Un archétype qui, déjà en 2008 (bon sang, déjà treize ans...) se voulait daté et périmé ; si ce n'est même frelaté. Et tout cela, j'en ai bien peur, ne vieillit pas aussi bien que le bon vin. Sasuke a fait des émules en son temps et la peste taciturne se sera répandue. Le seul remède alors aura consisté à mieux travailler ses personnages. Quoi qu'à ses débuts, Sasuke n'était pas la caricature qu'on lui connaît aujourd'hui, mais c'est une autre histoire.


Le style graphique, incapable de ne pas plaire tant il est travaillé, ne m'aura cependant pas transporté par ses tonalités. Ce n'est pas lisse, ce n'est pas expérimental et ça n'est certainement pas mauvais ; mais je n'y aurais pas accroché, la cause incombant à un je-ne-sais-quoi.
Peut-être la sensation que ce style ne s'appartient pas. J'y cru y retrouver - entre autres - la patte d'un Satô Yuki, auteur de Todomachi Games associée à la griffe prononcée et acérée d'un certain Takeshi Obata. Et ça, c'est quand je ne décelais pas, le temps d'une case furtive à l'envolée, le trait somptueux de monsieur Akio Tanaka.
Les esquisses y sont admirablement dépeintes et soignées à l'excès sans que jamais une case n'apparaisse négligée. Et malgré cela, malgré ces qualités indéniables, ce dessin - époustouflant par instants - ne m'aura pas séduit. Sans doute que la marque de ses inspirations stylistiques est ancrée trop profondément pour que je ne daigne admettre son authenticité.
Mais que les lecteurs se rassurent, exception faite des névropathes cycliques de mon espèce, vous vous régalerez les yeux du spectacle ainsi offert.


Si les premiers volumes vous laisseront des arrière-goûts poisseux de Shônen - au regard de la narration et de ses affidés - la trame s'épaissira toutefois avec le temps. Car disons-le, l'accroche est prématurée :




  • Eh Mori, tu grimpes ?

  • Et pourquoi faire ?!

  • Bah euh.... c'est ton de~stin



La passion pour l'escalade tombe (chute ?) de manière trop abrupte à la suite d'un défi idiot et dont la résolution tiendra finalement plus de la science-fiction que de l'accomplissement sportif. Mori se prend au jeu en un chapitre là où un Sakuragi Hanamichi - excusez la référence inévitable - aura mis plusieurs chapitres avant d'admettre que le sport qu'il s'était forcé à pratiquer lui plaisait finalement.


Mori - l'insupportable Mori - est un prodige-né. Je suis content pour lui, mais moins pour moi. Suivre la progression fulgurante d'un génie qui parvient à tout faute de ne savoir échouer a de quoi indisposer. L'allégorie de l'ascension progressive, celle qui s'effectue posément, un coup de piolet après l'autre, devrait en principe parler à l'auteur d'un manga centré autour de l'escalade. Car pour que l'on ressente un réel mérite à avoir atteint le sommet, il faut au préalable que la grimpette se soit avérée laborieuse et se soit surtout embarrassée d'étapes intermédiaires plus marquées.
À vaincre sans péril, on triomphe sans gloire, Mori, pourtant débutant, sera l'homme des exploits improbables à chaque instant qui lui sera accordé sur le papier. Je n'aime pas suivre le parcours de celui qui, d'emblée, nous est présenté comme étant le plus fort ; à ce dernier, je lui préfère largement celui qui part de rien en terme de potentiel.


D'ici à ce qu'enfin le cuir de l'œuvre ne se tanne, les personnages - convenablement écrit, je n'en disconviens pas - occupaient néanmoins au départ des rôles de fonctions. Le personnage principal initié au premier chapitre servira d'éclaireur au lecteur, l'ami qui lui mettra le pied à l'étrier lui servira occasionnellement de rival quand il ne partagera pas le rôle avec d'autres, le mentor restera lui bien sage en tapisserie et, bien entendu, l'indispensable connasse insipide tout juste bonne aux encouragements mais, en aucun cas, à prendre part à ce que partagent les protagonistes et cela, quand elle ne sera pas abonnée au rôle prestigieux de demoiselle en détresse. Sans compter la pléthore de figurants assignés au rôle de commentateurs. Nul besoin de vous décrire le panorama plus en détails, vous avez tous déjà vu le paysage depuis d'autres versants.
Mais encore une fois, cela ne vaut que pour les premiers tomes.


J'en vins finalement à considérer que quelques rares portraits me rappelaient les dessins de Tanaka quand, plus tard, j'appris que Mori était tenu comme responsable de la mort d'un proche. Soudain, la parenté avec Coq de Combat se fit plus criante. Une parenté lointaine, le genre de petit-cousin que l'on croise une fois par décennie et qui ne nous laisse aucune trace en mémoire.


L'auteur est évidemment bien rencardé sur le sport qu'il développe ici, toutes les indications le concernant nous seront habilement distillées de chapitre en chapitre sans jamais nous saturer d'informations et pourtant... je n'accroche pas.
De ce que j'en lis ici et là, ça aura enthousiasmé et, un regard critique aussi froid qu'objectif ne peut que raisonnablement admettre que l'ouvrage est de bonne facture.... mais le courant ne passe pas. La faute n'incombe pas à la relative pauvreté d'écriture des personnages initiaux mais au sport en lui-même ; je ne lui trouve aucune attraction. Peut-être parce que le volet compétitif lui fait faux bond la plupart du temps, d'autant qu'il est ici souvent question de montée en solitaire.


N'ayant pas fait profession de père la morale, je m'en tiendrai simplement à l'énonciation d'une bête conviction que j'ai fait mienne : il n'y a rien de plus con dans le principe que l'escalade sans équipement et, a fortiori, la propagande qui l'encourage. J'en ai soupé de ces entretiens avec ces sportifs de l'extrême. Ils vous parlent de sensations, de liberté ou de je ne sais quelle ineptie alors qu'à l'autre bout du micro, une journaliste complaisante avec un sourire niais placardé sur la gueule semble en plus témoigner une estime particulière au bonhomme.
Si l'occasion m'avait été un jour donnée de poser une question à ces casse-cou - et je dis «cou» car je suis bien élevé - elle serait relative à la prise de disposition quant aux **frais d'obsèques préalable**s. Parce que si je les ai vues ces vidéos - impressionnantes il est vrai - j'ai aussi lu les articles en petits caractères qui, à l'envolée, nous apprenaient que, le plus malencontreusement du monde, un de ces estimables grimpeurs sans peur avaient - ô surprise - fait une chute mortelle.
Encore une fois, les sermons, je n'aime ni en recevoir et encore moins en professer. Partisan acharné et résolu du vivre et laisser mourir, je ne saurais simplement pas m'émouvoir d'un sort qui m'apparaît comme aussi tragique que prévisible. Ce qui m'agace en revanche, ce sont ces regards d'admiration, ces incitations tacites qui mènent des jeunes cons à se hisser sans corde à plusieurs centaines de mètres de hauteur car, comprenez-vous, «carpe diem, quoi !».


Ascension m'aura confirmé que l'escalade, pour certains et comme cela peut arriver dans n'importe quelle pratique sportive, pouvait s'avérer une drogue pour qui ne savait pas se tempérer, amenant fatalement à doubler les doses pour continuer à en tirer du plaisir. Laisser les gens se droguer et en crever, je m'en contente les yeux secs, mais promouvoir - ne serait-ce qu'à demi-mot - ce genre de comportement chez la jeunesse, il y a de quoi grincer des dents. Ascension participe de cela. Je ne lui en fait pas le reproche et mes considérations présentement énoncées ne pèseront en rien quant à la note finale que je lui attribuerai. Cependant, je ne pouvais simplement pas ne pas évoquer cette question.


La passion de Mori me laisse de glace - himalayenne la glace - quand je me devrais d'être de feu à son engouement. Cette passion-ci est empruntée, forcée même. L'exagération de son exaltation tue la crédibilité de cette dernière. Taniguchi, dans son adaptation du Sommet des Dieux, aura lui admirablement retranscrit l'obsession de Hase Tsuneo pour l'escalade, sacrifiant tout ce qui lui était cher sur l'autel de son fanatisme alpin. Un homme passionné sera plus souvent frustré qu'heureux, tenez-le-vous pour dit.
L'obsession maladive de Mori pour l'escalade est de toute manière très mal amenée alors qu'elle s'empêtre le plus souvent dans tous les canons scénographiques rouillés du drame pour le drame. Il s'en faut de peu pour que ça passe, mais l'auteur, de très peu pourtant, en fait parfois trop.


Et du drame, le père Mori n'est pas le seul à en être imbibé. Toutes ces passions qui se déchaînent à l'envi et jusqu'à la déraison autour de lui ; tout ça pour quoi ? Pour de l'escalade. Je n'ai pas envie de finir comme Trotski en me mettant à dos les mordus d'alpinisme mais... l'escalade n'est pas une chose si cruciale pour justifier qu'elle ne déchaine ici, en toutes circonstances, haines et inimités quasi mortelles. Lire Ascension m'aura amené constamment à vouloir rapporter l'œuvre au Sommet des Dieux où, ici, la passion était vivante, authentique et donc, communicative. Ascension ? C'est beau comme Le Grand Bleu, mais comme pour Le Grand Bleu, je n'y crois tout simplement pas.


Je lis ici et ailleurs que la construction des personnages y est travail d'orfèvre. Qu'on m'excuse, une fois de plus, de ne pas aller dans le sens du consensus. Du Seinen, j'en ai bouffé et, si les psyché ici ne sont pas exécrables, elles restent toutefois à mille lieues de crever le plafond. Parfois indécises, souvent confuses - notamment pour ce qui est personnages féminins - elles servent l'intrigue plus qu'elle ne se caractérisent en soi. Il n'est certes pas déplaisant de voir interagir ces protagonistes bien vivants mais, quand ma vigilance s'en mêle, je ne puis alors qu'apercevoir les aspects inauthentiques de leurs relations. C'est du drame ; c'est acté comme au théâtre. Le jeu est remarquable, mais on entend parfois les acteurs réciter un texte qui les dépasse.


Et le drame pour le drame, qu'amène-t-il avec lui si ce n'est son lot de clichés ? Croyez-vous seulement que je n'avais pas vu venir le coup de l'alpiniste qui coupe sa corde pour ne pas entraîner ses partenaires dans sa chute ? Je suis un homme de culture vous savez ; j'ai lu Tintin au Tibet, c'est vous dire si on ne me la fait pas.
Et puis... vous prendrez bien une ellipse en supplément ? Plusieurs même, elles sont soudaines et ne tombent pas toujours à propos. Cela ne suffit pas que le héros soit déjà doué de base, il faut en plus qu'il progresse à une vitesse démesurée pour être encore plus performant et tutoyer les dieux avant que n'arrive le cinquième volume. L'Everest paraît une destination si abordable quand on suit ses traces.


L'ascension du K2 se sera finalement révélée l'exclusivité de l'œuvre en elle-même, reléguant le préambule au rang du dispensable. Le manga n'aura finalement existé que pour ce long moment. Alors, se pardonnent les premiers volumes et leurs défauts notoires. Ils se pardonnent car Ascension se devait d'avoir une introduction sans que celle-ci toutefois ne laisse exactement présager de sa suite. Prenez les cinq premiers volumes pour un didacticiel et considérez que la grimpette ne commence qu'une fois ce dernier achevé.


Parce qu'à partir de là, l'aventure sera intense ce qu'il faut tout en se déballant progressivement malgré les quelques malheureuses digressions féminines. On replonge dans Le Grand Bleu. Car, si ce n'est sa dernière histoire d'amour, Mori aura enchaîné les pétasses qui l'auront aussi bien détourné de ses ascensions qu'elles nous aura privé du meilleur que l'œuvre avait à offrir.
Le dramatisme stérile, quand s'y mêlent des relents ovariens, trouve encore le moyen d'être plus insupportable qu'il ne l'était déjà.


Cependant, après s'être armé de suffisamment de patience et avoir serré les dents un temps donné, le dramatisme tempère plus tard ses velléités et laisse de côté le superflu pour ne plus se focaliser que sur l'essentiel. Alors, les séquences dramatiques, plus crédibles cette fois, ont un réel impact jusqu'à ce que l'on descende en chute libre pour en revenir à la solitude de CaliMori.
CaliMori, oui ; la subtile contraction de Mori et Caliméro.


Une histoire centrée autour de l'escalade et des errements soporifiques d'un jeune asocial mute à mi-parcours vers une véritable histoire dramatique aux contours mieux définis. De paire, les dessins se perfectionnent et s'éprouvent au gré de l'intrigue.


L'orchestration de la narration est en tout cas succulente avec d'habiles allers-retours sur les événements le temps d'une incursion à chaque fois. Schin'ichi Sakamoto - et je ne l'ai remarqué que bien tard tant il est habile - maîtrise sa rédaction d'une main de maître. Il a l'art de savoir comment raconter une histoire, même une qui ne soit pas susceptible de me plaire.
Parce qu'en définitive et même en allant à l'encontre de ce que me criait mon instinct critique, je n'ai pas aimé Ascension. Je ne l'ai pas aimé malgré toutes ses éminentes qualités. Le plus frustrant n'étant pas de ne pas aimer un objet que l'on reconnaît pour objectivement excellent, mais de ne pas savoir formuler exactement le «pourquoi» d'une aversion pour ce qui sait pourtant présenter ses lettres de noblesses en gros caractères.


Ce n'est qu'avec du recul, avec suffisamment de hauteur pour contempler l'horizon, que l'on peut reconnaître finalement que la construction du personnage de Mori, bien que cahoteuse voire parfois branlante, était de relativement bonne facture. J'aurais mis le temps à le reconnaître en mon for intérieur, mais le délibéré aura fini par sortir ; lui qui était parti du bas aura, pour ce qui est de son élaboration, atteint des sommets. Pas les plus hauts perchés non plus.
Une construction d'autant plus réussie.... qu'elle semble imiter en tous points celle de Hase Tsuneo dans le Sommet des Dieux. Peut-être est-ce en partie pour cela que je ne me suis pas piqué d'amour pour Ascension ; j'avais le sentiment de l'avoir déjà lu en partie. L'intrigue, sa mise en scène, tout cela aura évidemment été remanié, mais qui aura lu les deux peinera à ne pas voir les similarités flagrantes entre les deux œuvres.


L'arc final se sera étranglé un moment avec les grosses ficelles qui auront rendu un temps la lecture trop noueuse :


Car on aura beau dire, malgré pléthore de louvoiement obliques et faussement indécis, le lecteur sait très bien que même avec une famille sur les bras, Mori va reprendre le sentier de la montagne. C'est aussi certain que le retour de Ippo sur le ring. Bien que cela ait heureusement moins tourné autour du pot.


La fin se voudra satisfaisante ; des deux issues auxquelles je m'attendais, convenues l'une comme l'autre, l'auteur aura su trouver la troisième voie pour culminer au sommet et conclure joliment son œuvre.


Ascension, un manga au sommet ? Pas au sommet de la pile des mangas que je sois susceptible d'inclure dans ma collection, j'en ai bien peur. Pour l'aimer, il faut savoir y être réceptif, s'y adonner sans réserve pour pouvoir l'apprécier. Je l'ai lu Ascension, mais du coin de l'œil et souvent en plissant les yeux. L'œuvre - et c'en est parfois flagrant - cherchait à entrer dans la légende. Or, la légende, ce n'est pas une piste qu'on se désigne mais une que vous attribue la postérité. Je veux bien, du bout des lèvres, lui reconnaître son statut de mythe ; mais un mythe alors trop mité par endroits pour pouvoir véritablement resplendir de mille feux.

Josselin-B
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le 27 mars 2021

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Josselin Bigaut

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