Sans aucun doute, Un Long Halloween est un incontournable de l'âge moderne pour Batman. Ainsi qu'une des clés de compréhension, avec les deux sublimes histoires de Frank Miller, des origines du Batman de Nolan.
Tout comme Year One, The Long Halloween reprend l'idée de l'histoire étalée sur un an. Aidé de Harvey Dent et de Jim Gordon, sans oublier Catwoman, Batman s'attaque désormais très sérieusement au roi de Gotham, le Romain, Carmine Falcone, à la tête de la mafia de la ville. Son combat sera toutefois largement perturbé par un mystérieux meurtrier frappant la famille Falcone chaque jour de fête... Mais aussi par la recrudescence de criminels malades mentaux, les futurs ennemis jurés du chevalier noir...
S'inscrivant avec précision comme la suite d'Année Un, Un Long Halloween s'attache cette fois à la mutation progressive de Gotham City par l'action de Batman. Tandis qu'il tente de couler le crime organisé, sa seule présence encourage tout une classe de marginaux à exprimer leurs penchants, alors qu'Harvey Dent, cible de toutes les vengeances de Falcone, sombre peu à peu dans le nihilisme qui conduira à la naissance de son sinistre alter ego. Si Year One se centrait sur les personnalités de Wayne et de Gordon, cette suite travaille essentiellement sur la ville et son défenseur positif, focalisé sur le futur là où Wayne a les yeux braqués sur le passé, Dent. Cette vision est donc à mon sens complémentaire à Year One, afin de comprendre réellement qui est le Batman moderne.
Si un très bon travail a été fourni sur cet opus, il n'atteint pas pour moi le génie scénaristique de The Dark Knight Returns, et n'effleure même pas la profondeur psychologique qu'on y trouve. La performance reste toutefois très impressionnante, dans une ambiance (à couper le souffle) qui colle à merveille avec cet univers. Le tout est terriblement bien servi par un dessin proprement splendide colorisé avec beaucoup de goût.
L'édition Urban Comics reste d'ailleurs d'une qualité incroyable, qu'il s'agisse de la traduction, très soignée, ou de la qualité de l'objet en soi, un vrai plaisir à manier. Quiconque souhaite s'intéresser au Batman de l'âge moderne ne peut absolument pas passer à côté de ce bel ouvrage.
Et comme c'est parti, j'aurai claqué mon fric dans sa suite avant la fin du mois... C'est cruel, les comics.