Entre dévastation et renaissance

Après Abara, j’ai plongé dans Biomega, et une chose est certaine : graphiquement, c’est une pure merveille. Tsutomu Nihei excelle dans ses compositions, ses architectures vertigineuses et ses ambiances cyberpunk oppressantes. Chaque page est un tableau d’une beauté froide et fascinante, avec un niveau de détail impressionnant.

Malgré un découpage dynamique et percutant, la lisibilité de l’action reste parfois confuse. Certaines scènes demandent plusieurs relectures pour bien comprendre ce qu’il se passe, et d’autres restent tout simplement obscures. Cela peut être frustrant, mais c’est aussi ce qui donne à l’œuvre un côté hypnotique, presque expérimental.

Côté narration, c’est toujours aussi cryptique, bien que légèrement plus structuré que Abara. L’histoire regorge de concepts, de factions et de retournements temporels qui rendent la compréhension complexe. C’est un manga qui mérite plusieurs lectures pour en saisir toute la richesse.

Mais malgré ces difficultés, j’ai adoré l’expérience. Nihei a une vision unique et pousse ses idées jusqu’au bout, offrant un univers dense et fascinant, où la fusion entre l’homme et la machine atteint des sommets vertigineux. Une œuvre exigeante, mais qui mérite qu’on s’y attarde.