Comme un Sursaut Inabouti

Premier élément de la quête en besace, Teträm, Waha et Pröfy partent pour un long voyage avec l’espoir de rejoindre le feu originel et de briser l’enchantement des membres de leur clan, à qui est consacrée la première page, esclaves.

On ne suit que nos héros de bout en bout, et la narration semble enfin trouver son rythme d’odyssée avec deux longues et belles séquences de poursuite, en char à voile d’abord, en gravitation altérée ensuite. C’est l’occasion de belles planches : paysages et immensité nocturne pour la première, fantastique et agitation sous le soleil pour la seconde et quelques gags bien trouvés. L’humour absurde et décalé est encore présent grâce avec la bêtise des trolls héros, de nombreux quiproquos idiots, jeux de mots, jeux sur le langage. La lecture est toujours amusante, c’est agréable.

Cependant, on retrouve le défaut d’ambition de la série naissante dans un nouveau dénouement soudain, sur une planche : la magie aléatoire de Waha se révèle encore une utile facilité d’écriture, un deus ex machina de fortune pour se débarrasser de trop d’intrigue. Et le rythme que trouvait l’album se retrouve réduit à l’anecdote, sursaut d’ambition inabouti.

      Matthieu Marsan-Bacheré