La fraîcheur.

J'étais curieux de lire ce manga, dont on a beaucoup entendu parler récemment. Je n'ai lu que le premier tome pour l'instant. Peut-être lirai-je la suite si j'en ai l'occasion.

On suit donc Tanjiro, un jeune garçon plutôt altruiste et non-violent, doté d'un très bon odorat, qui vit dans un monde où l'humanité est attaquée à la nuit par des démons, qui peuvent transformer les humains en démon à leur tout en les mordant. Surpris par la nuit alors qu'il fait une course au village, Tanjiro retourne à sa maison pour trouver sa nombreuse famille massacrée. Seule a été épargnée sa soeur Nezuko, mais celle-ci est devenue un démon assoiffé de sang. Bizarrement, elle parvient à se contrôler quand il s'agit de son frère : elle semble avoir gardé un soupçon d'humanité, mais il faut la protéger du soleil pendant le jour (Tanjiro la porte sur son dos dans un panier en paille).
Dans ce tome, Tanjiro rencontre une série de demon slayers, spécialisés dans l'assassinat de démons, qui font en quelque sorte son initiation aux armes. Il apprend à se montrer menaçant et à ne faire aucun cadeau pour survivre. Il se bat pour protéger sa soeur, que les demon slayers voudraient tuer. Le tome se termine, en bon shonen, au milieu d'un combat contre un gros monstre du mont Fujikasane. La victoire assurera à Tanjiro d'être devenu un vrai demon slayer.

Il y a dans ce shonen, dont le thème n'a rien d'original à mes yeux, une forme de fraîcheur qui transpire dans ses défauts. Les combats sont retranscrits de manière pointilleuse, et la narration, qui insiste sur les choix moraux des personnages, arrive à retrouver une forme de naïveté dans un genre désormais stéréotypé et intégré à la culture mondiale : ce n'est pas rien, même si cela signifie que ce manga puise ses qualités dans ses aspérités. Je peux craindre, cela dit, qu'au fur et à mesure que l'auteur avance, il tombe plus facilement dans des schémas vus et revus... A voir.

Il reste cependant un problème, de mon point de vue, c'est l'exécution. Les graphismes n'ont rien d'extraordinaire : le style graphique n'est pas très affirmé et manque de personnalité ; le découpage est en général efficace mais sans originalité, voire parfois maladroit, avec des problèmes de lisibilité dans l'action. C'est ce qui m'empêche de donner une note trop haute.

Je crois comprendre ce qui fait le succès de ce manga : c'est la volonté de l'auteur de reprendre un schéma vu et revu avec une forme de naïveté. L'exécution reste cependant assez brouillonne à mon goût : il ne me viendrait pas à l'idée de qualifier Demon Slayer de chef d'oeuvre. Mais cela reste plaisant à suivre.

Lu le tome 2 : l'histoire principale décolle un peu, à un rythme étonnamment rapide, mais je garde le même sentiment concernant le découpage : j'ai dû relire quelques pages d'action car je ne comprenais pas bien ce qui se passait.

Tome 3 : ambiance un peu originale dans une auberge hantée.