Dès les premières pages, c'est le coup de crayon de la mangaka qui va vous prendre à la gorge. C'est un manga avec un style visuel atypique, tranchant. Ici, le gore côtoie les formes féminines et la crasse d'un univers aussi impitoyable que drôle.

On retrouve dans ce manga des éléments du folklore connus de tous : les sorciers, les diables, les morts vivants... La grande force de cette œuvre est d'avoir réussi à tordre ces poncifs des récits fantastiques habituels pour donner naissance à un univers unique régit par ses propres codes, règles et valeurs.


Au sein de ce monde mystérieux, le lecteur suivra les aventures de Kaiman, un homme à tête de lézard fan de gyozas. Amnésique, ce dernier souhaite connaitre son passé et se venger du sorcier qui l'a transformé. Au cours de son aventure, de nombreux personnages hauts en couleur vont faire leur apparition, certains seront des compagnons du personnage principal, d'autres seront des antagonistes. Exit le manichéisme, dans ce manga, il n'y a pas réellement de méchants, même les diables ne sont pas purement maléfiques. Il est ainsi frappant de voir que la mangaka réussi à susciter de l'attachement, y compris pour des personnages détestables de prime abord.

Le manga distille progressivement et avec intelligence des indices et informations qui permettent de nous éclairer sur le monde et la situation de Kaiman et réussi à nous tenir en haleine durant la majorité de l’œuvre. Il est très facile d'oublier le temps qui passe lorsque l'on plonge dans Dorohedoro.


On regrettera tout de même que les enjeux sont parfois amoindris en raison de certains éléments scénaristiques :

Personnages principaux immortels ou quasi immortels, voyage spatio-temporel...

Mais on lui pardonne aisément, car, si dans certaines œuvres, cela apparait comme une réelle paraisse d'écriture, ici, ces éléments semblent s’intégrer naturellement.


Dorohedoro est un manga seinen à lire. Son ton souvent décalé et son esthétique unique lui confèrent une douce saveur de... Gyoza !



JazzTrane
8
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le 2 mai 2025

Critique lue 6 fois

JazzTrane

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