Loki contre la peur : un mythe moderne aux accents amers

Il y a des comics qui divertissent, et d’autres qui hantent. Journey Into Mystery: The Terrorism Myth fait clairement partie de la seconde catégorie. Sous la plume ciselée de Kieron Gillen, le jeune Loki devient bien plus qu’un personnage secondaire de l’univers Marvel : il incarne le doute, la ruse, et surtout, cette envie désespérée de ne pas répéter les erreurs de son passé.

Ce récit prend le contre-pied du spectaculaire pour plonger dans une intrigue subtile, presque politique, où la terreur n’est plus une explosion ou un monstre, mais une idée. L’idée qu’on peut manipuler la peur, s’en servir comme d’un outil. Et c’est là que le parallèle avec le monde réel devient glaçant.

Graphiquement, Mitch Breitweiser et Richard Elson soutiennent brillamment cette atmosphère tendue. Leurs styles se complètent pour donner vie à un univers à la fois mythologique et étrangement familier.

Ce que j’ai adoré ? Ce Loki vulnérable mais redoutablement intelligent, cette narration exigeante mais gratifiante, et ce message : on peut être né d’un mensonge, mais choisir de ne plus en être prisonnier.

Un comics brillant, riche, qui ose prendre son lecteur au sérieux. Pour moi, c’est un solide 9/10 — et une lecture qui reste longtemps en tête.