L'Enfant des étoiles - Thorgal, tome 7 par Genifair

Je me souviens parfaitement de la première fois où cette bande dessinée est entrée dans ma vie, achetée d'occasion au festival d'Angoulême. Pendant longtemps, je l'ai lue et relue sans vraiment comprendre l'ampleur du monde qu'elle cachait. Pour moi, c'était un OVNI, une BD à part, un objet étrange et singulier, qui mêlait des concepts hors normes sans jamais sombrer dans le banal. Ce mélange de poésie, de conte mythologique et de science-fiction m'a laissé un sentiment d'émerveillement teinté d'une mélancolie diffuse, presque palpable, comme si chaque case portait le poids d'un secret d'étoiles lointaines, d'origines oubliées que je devinais plus que je ne comprenais.

Ce premier album n'a pas la densité narrative d'autres albums, mais il possède une force discrète et singulière. C'est une sorte d'épure, une méditation lyrique sur le temps et l'origine. L'écriture graphique, loin de chercher la facilité ou l'effet spectaculaire, avançait au rythme d'une main réfléchie, mesurée, parfois contemplative, mais toujours juste dans son tempo. Ce premier contact n'était pas qu'un simple récit ; c'était une invitation à interroger la nature même du héros, cet enfant venu d'ailleurs, fragile mais chargé d'un destin qui le dépasse. Ce que j'aimais, c'est cette frontière si délicate entre le merveilleux et le rationnel, qui s'efface peu à peu. Ce voyage s'étirait dans un espace-temps hybride, mêlant un passé ancien à un futur incertain, où l'enfance se mêle à la quête.

Ce n'est que des années plus tard, toujours au même festival, qu'on m'a offert un second album, Les Yeux de Tanatloc, et là ce fut une révélation, une claque narrative qui m'a fait basculer dans une autre dimension. Ce cycle, celui qui court de "Les Archers" à "Entre terre et lumière", est à mes yeux un sommet, une fresque riche, intense, où les intrigues se déploient avec une profondeur nouvelle. C'est là que j'ai vraiment commencé à m'attacher aux personnages, à m'immerger réellement dans ce monde fascinant.

Revenir à ce premier album après cette découverte, c'est comme retrouver un vieil ami qu'on avait perçu comme étrange sans en deviner toute la richesse. Ce premier contact reste un témoignage précieux, une porte d'entrée étrange et poétique dans un univers qui allait bientôt s'ouvrir sur un vaste et fascinant horizon.

Genifair
8
Écrit par

Créée

le 12 juin 2025

Critique lue 6 fois

Genifair

Écrit par

Critique lue 6 fois

D'autres avis sur L'Enfant des étoiles - Thorgal, tome 7

L'Enfant des étoiles - Thorgal, tome 7
Larsen_Visuel
9

Critique de L'Enfant des étoiles - Thorgal, tome 7 par Larsen Visuel

Le 1er Thorgal que j'ai lu, à sa sortie. Je devais avoir 10 ans, je lisais Tintin, Gaston Lagaffe et Strange. Le début d'une longue aventure, une case "imaginaire" en plus dans mon cerveau.

le 22 janv. 2012

2 j'aime

L'Enfant des étoiles - Thorgal, tome 7
bastard-eyperien
8

Album mineur ? Peut-être. Album original ? Sans aucun doute.

"L'Enfant des étoiles" est le premier "album-portrait" de la saga, et fournit, après le cycle de Brek Zarith, une pause bienvenue autour des origines de Thorgal évoquées dans le tome 2, par le biais...

le 2 août 2011

2 j'aime

Du même critique

Les Dossiers oubliés
Genifair
3

Nordic Noir, version slow-burn sous Lexomil

Il est troublant, presque vexant, de constater à quel point cette œuvre, qui se targue d’embrasser la noble tradition du polar nordique, ne fait que trahir son essence la plus élémentaire. Ce que...

le 5 juin 2025

7 j'aime

Black Doves
Genifair
3

Critique de Black Doves par Genifair

J’ai commencé à regarder Black Doves avec beaucoup d'attentes, attirée par le genre espionnage. Pourtant, dès le premier épisode, j'ai été un peu déconcertée. La série met en avant des relations...

le 6 déc. 2024

5 j'aime