Bienvenue Seccotine ! Et la turbotraction par la même occasion. En revanche, pas de Marsu dans cette histoire. C'est amusant de voir comme Hergé a ouvert la marche à Franquin pour pondre des récits d'aventure. On retrouve l même principe de voyage.
Ainsi Spirou et Fantasio vont notamment filer dans un pays Arabe dont les villes rappellent celles de "Tintin au pays de l'or noir". Ici encore, Franquin coupe son récit en trois actes bien distinct : une première partie au pays, la deuxième à Sidi-Bou-Bouk et enfin la dernière à M'Zaragba. Ce système présente l'inconvénient d'être un peu décousu, en tous cas on sent moins une unité que dans le précédent album. L'histoire d'ailleurs est nettement moins chouette : d'action il y a peu et l'humour est un peu secondaire, bien qu'il fasse mouche. Reste donc une enquête très linéaire qui ne révèle que peu de surprise et encore moins de tension (surtout avec Spip qui sert de deus ex machina) ; au final, la partie la plus intéressante reste la première qu'il aurait fallu étoffer pour atteindre le nombre de pages voulu.
Graphiquement, c'est impressionnant de voir le chemin de Franquin ; son trait s'est considérablement amélioré depuis "Les voleurs de Marsupilami", Spirou et Fantasio ont leur tête définitive ou presque. L'on pourra remarquer que Franquin travaille enfin à l'échelle où une planche égale une page. Le découpage privilégie toujours autant le gaufrier. Ce qui me fascine avec Franquin c'est aussi son utilisation de l'ellipse : il parvient toujours à se concentrer sur l'utile de l'histoire et coupe donc au bon moment (je pense notamment à la page 57 où l'on passe de Spirou et Fantasio événouis le long d'une route à leur réveil dans un hopital : c'est juste classe).
Bref, un album qui souffre d'une histoire un peu bancale (Franquin peu motivé à raconter cette histoire?) mais qui bénéficie d'un graphisme bien plus abouti.