Qui aurait pu croire que moi, LapinouBleu, puisse être autant charmée par Batman ?



Faible lectrice de comics depuis très peu de temps, j'ai, à mon actif, si peu de notes dans ce domaine que je me classe dans la simple catégorie de "curieuse néophyte". Mon cœur se dirigeait tout seul vers l'univers de Marvel (dans lequel j'ai déjà mes super-héros favoris) tandis qu'il me demandait de fuir DC et même généralement Urban. Incapable de comprendre alors le nombre de fans incalculable que peut compter le Chevalier Noir, je ne parlais de lui seulement pour en rire un peu. Je n'étais donc pas du tout destinée à tomber sous son charme de "brun ténébreux" qui fonctionne d'habitude si peu sur moi. Mais, dans les bibliothèques dans lesquelles je me fournis c'est la chauve-souris qui est le plus présent. Et finalement heureusement parce qu'il se pourrait que la Bat-Griffe de Batman est touchée mon cœur.


Gotham est Ténèbres ! Oui, c'est ce que l'on ressent en lisant La Cour des Hiboux : Gotham est Ténèbres, et nul ne peut résister à l'obscurité croissante de cette ville maudite. Même pas Batman ! Le comics Joker avait tenté de créer la même atmosphère, en vain.


Dans ce scénario, notre héros masqué commence en tant que défenseur de Gotham et en tant que chasseur de cinglés. Sur les quelques premières planches, il arrive encore à triompher de tous les tarés qui se sont échappé de leurs cellules respectives d'Arkam. Un discours accompagne ces premières scènes d'action qui font office d'une très belle réintroduction à l'univers et d'un prologue haut en couleurs pour cette histoire de hiboux. Bruce Wayne y est sûr de lui, pour lui Gotham c'est sa ville, la ville de Batman. Il faut dire qu'elle s'accorde si bien à la noirceur de son costume. Mais l'histoire pousse notre héros à se remettre en question. Et ci c'était sa dernière victoire ? C'est exactement ça qui est épatant avec ce comics : le super-héros de Gotham dévoile ses faiblesses. Avec ce vilain magnifiquement écrit et dessiné, la chauve-souris a trouvé plus fort que lui : il est la proie. L'évolution du mental du protagoniste est si bien mise en scène, si époustouflante que je suis devenue fan de ce héros que je connaissais si peu. Les ténèbres ont envahis son esprit, il est métamorphosé. C'est un coup de maître de la part du scénariste Scott Snyder de réussir à garder l'essence de Batman en le changeant autant. Surtout que nous lisons l'histoire qui se déroule sous nos yeux avec avidité et stupéfaction.


Les ténèbres de Gotham ne se ressentent pas que dans l'esprit de plus en plus torturé de l'ennemi juré du Joker ni dans ce scénario de génie. Nan, il est partout, partout grâce au trait de Greg Capullo dont je suis artistiquement tombée amoureuse. La perfection de ses planches est tatouée à jamais sur mes rétines pourtant je suis déjà en manque de ne pas pouvoir admirer d'avantage de ses dessins. Son talent s'accorde tellement à l'histoire que s'en est bluffant. Au fur et à mesure de l'intrigue, Batman perd ses moyens. Mais qu'aurait été cette partie du scénario sans les courbes et angles torturés de l'artiste ? Au fur et à mesure que l'on s'enfonce dans ce comics, Batman s'avilit, il est souvent entouré de formes noires qui se referment autour de lui telles un étau ou l'ergot d'un rapace. On retrouve surtout ce genre de dessins au milieu du volume. C'est le passage qui se situe dans le Labyrinthe de la Cour des Hiboux, et, il est si bien réalisé qu'il en donne des frissons. Mais, lors des passages où Bruce Wayne n'est pas pourchassé il se distingue aussi par la représentation d'actions, de personnages et de décors sans défauts.


Aucun comics ne m'avait autant parlé mais le talent d'un scénariste qui arrive à donner aux histoires de Batman un second souffle conjugué à la patte d'un artiste proche de la perfection divine ne pouvait que me plaire. En gros, je suis sous le charme de cette histoire et je vais me jeter sur la suite avant d'explorer les œuvres des deux hommes à la source de ce magnifique projet. Ah oui et après j'attaquerais d'autres numéros sur ce super-héros.

LapinouBleu
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le 27 juil. 2018

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