Le volume 2 « vendetta » s’attarde sur spiderman et Wolverine. La partie sur le mutant en adamentium s’avère peu intéressante car se déroulant en parallèle de l’intrigue, sans incidence sur cette dernière. Logan s’est mis en chasse du criminel responsable de l’explosion et découvre une vaste machination de dirigeants d’entreprises malfaisants. En plus j’ai trouvé les dessins grossiers et déformés. Cette intrigue a toutefois le mérite d’exposer les malversations des entreprises d’armement ou de sécurité qui profitent de ce genre d’événements pour générer du profit.
Nettement plus captivante est donc la partie sur l’homme-araignée. Pour Parker, Tony Stark est un mentor, une figure paternelle, aussi accepte-il de le soutenir. Contre sa conscience, il combat ses anciens amis et se décide à commettre ce qu’il avait toujours évité jusqu’à présent : révéler sa propre identité. Quand on sait qu’une personne chère est morte parce qu’un super vilain la connaissait, ce n’est pas une décision anodine. Mais plus le conflit avance plus sa conscience le taraude, et il finit par voir Iron man et ses agissements sous un autre jour. D’un côté la loi, de l’autre la perception du bien. Il finit par choisir son camp en décrétant que tout homme doit agir selon sa conscience.

« La mort de captain america » (ou comment faire difficilement plus spolier) revient sur la scission entre l’homme en armure et celui qui porte le drapeau américain. Les deux anciens amis tentent de trouver un compromis pour mettre fin à la guerre et se retrouvent à leur ancienne maison, un lieu symbolique qui rappelle leur unité perdu. Entre évocations de souvenirs (moments nostalgiques pour les fans je suppose), ils finissent par se dire leurs quatre vérités, des façades de leur personnalité que seuls deux amis de longues dates peuvent connaître. Les raisons de leurs prises de position apparaissent plus clairement. Stark accepte de travailler au côté du gouvernement parce que dit-il, ils n’ont pas le choix, c’est le seul moyen d’éviter une répression encore plus sévère envers tous les surhumains. Tandis que l’histoire de Rogers lui a appris que les gouvernements pouvaient changer, sans toujours respecter les valeurs qu’ils sont censés défendre. C’est pourquoi il s’impose comme le gardien infaillible de ces valeurs, des valeurs de liberté et de courage. L’un comme l’autre ont visés juste : Rogers est trop enfermé dans sa vision du monde, c’est un homme qui n’accepte pas de compromis, il va jusqu’au bout de ses idéaux en ignorant les contraintes de la réalité. En refusant d’ouvrir les yeux sur la situation, il a poussé le gouvernement, Stark et ses alliés à employer des moyens de plus en plus forts. Etant un véritable symbole et une idole pour de nombreux super-héros, il a de fait poussé nombre d’entres eux à le rejoindre. Il est intéressant de constater que suite au film, la plupart des gens voient en lui un héros patriotique. Or s’il défend l’Amérique, ce sont ses valeurs et ses habitants et non le gouvernement, une nuance importante comme dans le cas présent. Stark, lui, est un homme convaincu de la justesse de ses actes et met tout en œuvre pour imposer sa volonté. C’est ainsi qu’il utilise l’affection de Peter Parker pour lui et trahit Spider woman. Et s’il est en faveur du recensement c’est aussi pour des raisons personnelles. Héros au passé alcoolique, il sait que les héros sont faillibles et ont besoin d’être contrôlés. Quand les deux hommes se séparent, aucune solution n’a été trouvée. Eux qui avaient autrefois noués des relations fortes, leur opposition semble désormais irréconciliable.
Au vu de toute la complexité du débat, le lecteur est, comme Spiderman, pris en étau devant un choix impossible.

Je sais que je m’étale beaucoup sur cette partie, mais j’ai vraiment trouvé ce développement psychologique très intéressant, plus encore que les combats.

La suite dévoile les manœuvres de l’Hydra pour aboutir à la « mort » de Captain america. Tout n’est pas très clair et de nombreuses questions restent sans réponses, mais j’ai cru comprendre que la série « new avengers » apportait quelques éclaircissements. Les derniers chapitres sont consacrés aux conséquences de sa disparition, comment elle perçue par les différents héros. Iron man est un des plus touché, il se blâme pour ce qui est arrivé et la culpabilité de sa mort s’ajoute au fardeau qui pèse sur ses épaules. Puis il y a aussi Spiderman, encore jeune, pour qui cap était un modèle d’inspiration, une nouvelle perte qui s’ajoute à toutes celles qu’il n’a pu empêcher. Mention spéciale à la partie qui lui est consacrée, lorsqu’il pleure au cimetière sous une pluie battante (oui je sais ça fait un peu cliché).

Un volume qui paraît un peu incomplet, puisque d’autres séries se déroulent en parallèles ou prolongent l’événement. Il n’en est pas moins intéressant, devenant un complément indispensable pour mieux comprendre et apprécier civil war, qui pourrait aussi plaire, je pense, aux néophytes (ce que je suis encore un peu), malgré des lacunes dans l’univers.
Enlak
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le 3 févr. 2014

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