La "résurrection" de Spirou?

Yoann et Vehlmann sont partis.

C'est maintenant à Guerrive, Abitan et Schwartz de prendre les rennes de Spirou et Fantasio.

Première qualité, pour la première fois, une femme, à savoir Guerrive, est aux commandes d'une BD culte. Ah ben, il était temps! On est quand même dans les années 2020!

En dehors de ça, que dire de La Mort de Spirou?

Et bien, autant ne pas le cacher, cet album vaut la lecture en grande partie pour son ironie dramatique avec son personnage principal qui semble mourir tragiquement et un Fantasio désespéré de ne pas avoir pu sauver son ami.

Néanmoins, ça ne veut pas dire qu'il est inintéressant pour autant car l'album a un propos écologique ainsi qu'une critique du tourisme de masse qui défigure/pollue le monde bleu.

De plus, on sent des clins d'oeils à Franquin pas du tout envahissants comme le paysage marin semblant faire un clin d'oeil à Le repaire de la murène.

Mais plus important, les personnages sont ENFIN redevenus fidèles à eux-mêmes avec Spirou qui retrouve enfin son caractère casse-cou tout en sachant être raisonnable quand il le faut et Fantasio qui redevient le monsieur-tout-le-monde gaffeur nous faisant toujours autant rire.

De plus, on retrouve Champignac qui, bien qu'apparaissant très peu, retrouve sa vraie personnalité de scientifique qu'on aime tant bien que son côté distrait soit mis de côté.

Quant aux dessins, ils sont plutôt fascinants parce qu'ils innovent tout en mettant le lecteur dans une zone de confort: on dirait un mélange entre Machine qui rêve de Tome et Janry et le diptyque Kodo le tyran/Des haricots partout de Fournier.

Après, il y a, avant tout, des références à Franquin avec quelques personnages de Gaston Lagaffe présents pour faire sourire ceux qui ont suivi Spirou et Fantasio dès sa première ère.

D'ailleurs, en parlant de ça, ces références sont-elles une bonne chose? Difficile à dire. En effet, avec ceci, La Mort de Spirou donne, parfois, l'impression de s'adresser plus à des nostalgiques du passé qu'à de potentiels nouveaux lecteurs.

Et pas que ceux de Franquin puisque le fait de voir un Spirou se déshabiller donne l'impression de voir le Spirou de Tome et Janry qui n'hésitait pas à se montrer torse nu.

En dehors de ça, l'antagoniste du jour, d'Oups, n'est pas très intéressante se limitant à être la figure du capitaliste voulant profiter de la beauté de la nature sous-marine pour se faire du fric avec quitte à la défigurer...

Bref, La Mort de Spirou n'est pas mal mais il semblerait que le nouveau trio d'auteurs ait encore besoin de trouver son style. De plus, la fin avec le

À SUIVRE

est bien peu subtile puisque ça sous-entends déjà que Spirou n'est pas réellement mort et va revenir sous forme de clone ou en ayant été sauvé à la dernière minute dans l'épisode suivant sans que Fantasio ne s'en soit aperçu.

Bref, donnez-lui sa chance le cliffhanger valant peut-être le coup pour le tome qui va suivre.

Voilà! C'est là-dessus que je termine les critiques de la continuité principale jusqu'à ce que le prochain tome sorte.

Je pense m'attaquer à certains hors-séries mais pas tout de suite car là, j'ai besoin d'une pause en ce qui concerne Spirou et Fantasio.

D'ici plusieurs mois, j'aurai le tome La nostalgie du futur pour des raisons d'épuisements de stocks. Il faudra donc être patient avant que je puis ENFIN écrire ma critique de cet album.

À plus!