Dans Le Deuil de la famille, Scott Snyder et Greg Capullo signent une plongée glaçante dans les abysses de l’esprit de Batman. Plus qu’un face-à-face classique entre le Chevalier Noir et son némésis, ce tome explore une idée tordue et brillante : et si la "Bat-famille" n'était qu’une illusion ? Et si le Joker avait raison ?
Ce Joker-là n’est plus un simple fou. C’est un fantôme sadique, une idée malsaine qui infecte tout Gotham. Son masque – littéralement son propre visage arraché – en dit long : il ne veut pas juste blesser Batman, il veut le dépouiller de tout ce qu’il croit aimer.
Visuellement, Capullo frappe fort. Chaque planche déborde d’une tension macabre. Le trait est acéré, les ombres lourdes, et chaque apparition du Joker est une claque visuelle. On suffoque, on doute, on admire.
Snyder, lui, pousse les personnages dans leurs retranchements. Bruce, Dick, Damian, Barbara... Tous vacillent. Le lecteur aussi. Ce n’est pas un simple affrontement : c’est une dissection émotionnelle.
Alors pourquoi 9/10 ? Parce que malgré la puissance du récit principal, certains tie-ins paraissent un peu en marge. Mais franchement ? Ce n’est qu’un détail face à la claque psychologique que ce tome inflige.
En résumé : Le Deuil de la famille, c’est du Batman comme on l’aime — sombre, intense, intelligent — et un Joker plus terrifiant que jamais. À lire, à relire, à digérer lentement.