Ce qui m’a intéressé dans la BD-récit personnel de Théo Grosjean, c’est d’oser aborder le thème de l’angoisse ( circonstancielle ou existentielle) et de se mettre en scène pour voir comment elle se manifeste chez lui. La jeunesse de l’auteur-dessinateur, pas encore complètement pétrie par ses aménagements personnels pour nager au mieux dans la vie, permet de cerner les moments où il expérimente/tâtonne sans penser trouver de solutions. Un lecteur/une lectrice plus vieux/vieille que Grosjean ne peut que se revoir des années en arrière face à ses propres doutes, ses angoisses pas encore domptés en société ou en solitaire. Et de voir que le fait de se retrouver face à certaines de ses failles est plutôt positif au bout du compte. C’est le constat que fait graduellement le dessinateur. Il démontre aussi que même avec une pointe de paranoïa, une hypersensibilité fluctuante, on peut lutter contre ses angoisses et finir par les apprivoiser. C’est la leçon simple mais nécessaire comprise dans le titre même du premier tome Petites terreurs du quotidien. Théo Grosjean, en défendant que l’angoissé évolue, grandit pour finalement se gérer relativise et c’est tout ce qu’il y a à faire. Au niveau du contenu de ces petites histoires, j’avoue avoir plus préféré les situations ancrées dans le réel ( les gens croisés dans la rue, ces soirées pas très enrichissantes ou même les souvenirs du supermarché avec sa mère ou Grosjean se sent déjà décalé face aux autres) que les apparitions symboliques de l’Angoisse ou de l’Amour ( pouvant cohabiter, ça c’est futé de le souligner). Mais quand même un bon sens de l’observation chez ce taiseux qui commence à comprendre qu’on ne peut pas tout contrôler dans la vie pour le meilleur et le moins pire que l’on pouvait penser.

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le 10 nov. 2022

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