Quand j’ai lu,comme beaucoup de monde,que les Frères Sisters était une proposition de John C Reilly au réalisateur,j’ai commencé à avoir quelques doutes sur la nature de ce film pas véritablement voulu par Jacques Audiard.Quelque part, les frères Sisters reste un film européen tourné avec des acteurs américains.Un caractère hybride plutôt pas évident sur le papier. Ne voulant pas m’arrêter à ces considérations anecdotiques,j’ai voulu me faire une idée.Je trouvai sur le pitch,que la confrontation des deux frères « nettoyeurs » avec les personnages de Warm et Morris pouvait être un grand moment du film. Je suis resté sur ma faim en ayant l’impression que leur rencontre n’a pas vraiment eu lieu et que les duos Morris/ Warm et Charlie/Eli sont nettement plus intéressants chacun de leurs côtés.Autre déception: cette figure du Commodore qui pèse sur l’action et que l’on retrouve incongruement à la fin comme pour suggérer que les rêves de grandeur d’Eli sont décidément trop grand pour lui (scène à mettre en rapport avec la rencontre de la prostituée à qui il voudrait faire jouer un rôle).Finalement,beaucoup de rendez-vous ratés dans cette intrigue qui pouvait faire des étincelles avec plus de rythme et d’intentions plus claires.Au lieu de cela,le film est plus bavard qu’animé,plus sombre avant la lumière finale ( pour dire que les tribulations galères des deux frères trouve une halte bienvenue?) Sans se rater mais sans convaincre,Jacques Audiard montre que le western n’est pas vraiment son background (ce serait plutôt la pègre et les bons devenus brutes par les circonstances).Rendons hommage cependant à la qualité de ses équipes de tournage à Alméria et en Roumanie,valant le détour.Restons aussi ouverts à une autre proposition de western émanant de Jacques Audiard avec une main mise sur le scénario.Et gageons que le résultat serait à coup sûr différent!