J’ai eu quelques difficultés à entrer dans cette histoire.
Le dessin austère, les noirs profonds, les teintes effacées et de nombreux personnages pas toujours identifiables en sont sûrement les raisons.
A force de persévérance et en me motivant fortement, quelques réflexions sur le thème de cette fiction ont commencé à germer dans mon esprit.
Et effectivement l’histoire monte en intensité sur une première partie.
Puis le drame …
Le soufflé retombe.
Le long passage d’enfermement et de torture d’Evey où je ne vois pas où l’auteur veut en venir.
V devient donc tortionnaire à son tour pour être sûr qu’Evey va se réapproprier sa liberté et reprendre le flambeau … Mouais !
L’histoire des messages sur du papier toilette … Pas mal dans son genre aussi.
Pas sûr que les prisonniers de guerres, des camps de concentrations ou autres goulags avaient ou ont droit au luxe de la feuille Lotus.
Et puis écrire une biographie sur un tel support, ça doit pas être du premier prix pour l’épaisseur.
Bref, petit à petit, je décroche et devient complètement hermétique à cette histoire.
Je commence à voir du plagiat à tout va, des raccourcis faciles, un manque de crédibilité, des incohérences dans le récit, et des clichés en veux-tu en voilà …
Un évêque pédophile.
Un dirigeant qui contrôle tout derrière son ordinateur.
Une tribu d’exécutants qui ne sont pas du tout convaincants.
Les explosifs que concoctent V dans le camp sont bien évidement des explosifs ayant fait parler d’eux : gaz moutarde ou ypérite, napalm … Vous avez vu, la guerre c’est moche.
La signature de V encore une belle trouvaille, vous la retournez et vous avez presque celle du « A » de Anarchie.
Et puis cette expérience dite de Milgram, encore une fois, c’est du déjà vu (Cf. « I comme Icare de Henri VERNEUIL » en 1979)
Etc., … Etc.
Au lieu de de pouvoir me laisser transporter par l’histoire, ma lecture devient laborieuse.
Et puis, ce personnage de V avec son masque de carnaval en permanence sur la face façon « TINTIN ET LES PICAROS", le rend transparent déjà que les personnages sont statiques.
Même les scènes d’actions semblent figées.
Alors, il y a par-ci par-là quelques belles illustrations comme un V sur les toits la cape au vent, mais bon …
Concernant V, (plagiat assumé de Guy Fawkes) on pompe son histoire pour la retranscrire à l’époque du récit.
On prétexte que V le considère comme son père spirituel et hop le tour est joué.
Sauf que le Guy Fawkes historique n’était pas anarchiste. Il voulait surtout dézinguer le roi Jacques 1er en faisant sauter la chambre des Lords pour établir un nouvel ordre monarchique catholique.
Cette histoire qui faisait partie d’une série écrite de 1982 à 1990 donne une impression de longueur et de lourdeur dans son récit. Elle semble restée dans une vision naïve d’il y a 30 ans, avec un côté crise d’ado.
De plus j’ai eu le sentiment d’un travail bâclé à la fin. Cette série était-elle devenue trop longue. En tout cas, elle m’a laissé le ressentit d’avoir mal vieilli contrairement à « 1984 »
J’avais peut-être beaucoup trop d’attente sur cette bande dessinée ?
Cependant, je n’ai pas été tout à fait insensible à cette fiction, car elle aura eu quand même pour effet de me faire réagir.
Reste que je suis déçu par ce que beaucoup considère comme un classique.