Alors qu'ils viennent d'assister au procès d'un jeune homme accusé d'avoir tué son père, douze jurés délibèrent dans une pièce fermée afin de déterminer à l'unanimité sa culpabilité. Seul l'un d'entre eux pense qu'il est non coupable.
Bien qu'il soit destiné à la télévision, d'où le format d'image carré, avec seulement une musique au générique de début et de fin, William Friedkin signe une excellente version de 12 hommes en colère. On pense bien entendu au chef-d’œuvre de Sidney Lumet, dont ce fut le premier film mais là, avec l'aide du scénariste d'origine qui rempile dans cette nouvelle version, le réalisateur en fait quelque chose de différent, plus contemporain, dans le sens où ce jeune homme qu'on ne verra jamais est d'origine latino. D'ailleurs, plusieurs membres du jury sont de couleur, ce qui aura son importance dans la suite du récit. Le procédé est identique au film de Lumet, avec ces 12 hommes enfermés dans une pièce, où ils peuvent seulement aller aux toilettes, coupés du monde, alors que chacun doit vaquer à ses occupations, mais il y a toute une rhétorique que je trouve remarquable, et qui commence par le personnage joué par Jack Lemmon, qui émet des doutes, et affirme qu'on ne peut pas juger de la vie d'un homme en quelques minutes. Le casting est lui aussi formidable, avec Hume Cronyn, William Petersen, Courtney B.Vance, Tony Danza, James Gandolfini, Edward James Olmos ou encore le génial George C.Scott, qui est le plus virulent opposant aux défenseurs de cet homme, et dont les scènes sont prenantes à souhait.
Du fait de son format télévisuel, le film est méconnu dans la carrière de Friedkin, qui s'est d'ailleurs peu exprimé à son sujet, mais il est clairement dans la lignée de son œuvre, qui est cette ligne ténue entre le bien et le mal.