(Cinéma). Vu en avant-première au Festival Ciné Citoyen de Vannes, avec donc une séance d'échange à la fin du film avec Martin Bourboulon, Roschdy Zem, Lyna Khoudri. Heureusement qu'il y a eu ce temps d'échanges qui a réhaussé mon point de vue sur le long métrage.
Parce que sinon, je ne sais pas ce qu'il s'est passé, mais beaucoup de choses m'ont parues risibles. Je n'ai pas cru aux personnages, pas cru aux dialogues, pas cru à leurs tenues, pas cru aux points de vue, ni aux décisions... Tout était caricatural. Alors je tombe de ma chaise quand j'apprends que tout est issu d'un livre écrit par le principal personnage, Mohamed, et que c'est une histoire vraie - à l'exception du personnage de Lyna Khoudri qui est en fait la fusion de deux personnes, donc forcément ses intentions sont écrites, et non reproduites, enfin passons. (Je reste au demeurant très sceptique sur son jeu, mais c'est très personnel).
On enchaîne les séquences fortes en musiques, on veut nos larmes sans connaître les personnages. Savoir qu'il va être grand père bientôt ne me dit rien de son psyché, à Mo. Savoir qu'il n'a pas beaucoup vu sa fille non plus, je vois bien qu'il est à l'étranger, en mission, à la veille de la retraite, c'est probablement le cas de tous ses camarades. Donc ça ne me suffit pas. Je vois surtout un homme qui prend des décisions seul, et qui ne moufte pas quand son ami se fait descendre à 3 mètres de lui, et ça m'interroge. Mais je n'ai rien pour le comprendre. En revanche Roschdy Zem insiste dans les échanges post-séances sur le passé très difficile de l'enfance de Mo, et son désir de montrer à la République qu'elle s'était trompée sur son cas en devenant un véritable patriote. Ca c'était beaucoup plus intéressant !!! Et on aurait compris la décision d'ouvrir les portes de l'ambassade pour éviter un massacre aux pieds d'une green zone française!! Là c'est juste un peu pénible de le voir décider seul en prenant des risques.
Au bout du compte ce sont des images marquantes qui restent, celle du peuple afghan en détresse devant l'ambassade, devant l'aéroport. Mais je me demande si ce n'est pas le carton initial, les "vraies" photos au moment du générique accompagnées d'un texte explicatif aussi, qui me marquent plus que tout le reste.
Et puis le titre ! Il n'y a aucune tension sur ce temps qui passe. On nous dit "Jour 1" et "Jour 13", mais je vois passer 6-7 nuits, 7-8 jours grand maximum. Le sentiment d'urgence ne peut pas être traité par un titre. Ou il faut choisir un autre titre (même si c'est celui du livre témoignage).