Alors la première heure c’est des singes qui tapent sur des os pendant 10 minutes, puis des plans de vaisseaux qui flottent lentement sur du Strauss. C’est beau, certes. Mais c’est aussi infernale-ment lent. Kubrick semble avoir confondu "contemplatif" avec "soporifique".
Tu veux du silence ? Tu vas être servi. Trois répliques en une demi-heure, et aucun effort pour maintenir le spectateur éveillé.
Ironie du sort : le personnage le plus humain, le plus touchant, c’est une intelligence artificielle. HAL a des émotions, du conflit, une peur de mourir. Les humains autour ? Des coquilles vides qui marmonnent comme s’ils sortaient tous d’une anesthésie générale.
Le final avec le "Star Child" ? Oui, c’est beau. Mais c’est aussi abscons au point de frôler l’absurde. Un trip LSD visuel qui donne l’impression que Kubrick s’est dit :
"Et si on foutait 10 minutes de lumières psychédéliques pour faire croire à un voyage cosmique ?"
2001, c’est du génie visuel, mais du mépris narratif. Un chef-d’œuvre pour ceux qui aiment se sentir supérieurs en disant "tu peux pas comprendre, c’est Kubrick", mais un supplice pour ceux qui pensent qu’un film, ça doit aussi toucher, impliquer, raconter.