Mike Mills, c’est un du travail d’ambiance et de décor. Après « Age Difficile Obscur » et « Beginners », il revient à l’assaut d’une œuvre, essentiellement porté sur le féminisme au premier abord. Mais il aura tout de même le temps et l’élégance de poser d’autres sujets au sens large. Le choc des cultures et la naissance de certaines auront ainsi leur part de réflexion autour d’une modernité inévitable.


On aborde le portrait d’une génération, écho de la société libérale, où une famille captera notre attention dans ses convictions, parfois surprenantes. Ce qu’il faudra tout de même en retenir, c’est que la culture au centre de l’intrigue voit ses premiers pas se dessiner. Ce ne sont pas encore des acquis. Et malgré l’étonnante mise en scène qui peut laisser perplexe, l’aspect verdict est pourtant au rendez-vous.


On installe alors le décor d’un 1979, comme année de transition avec le contemporain. On pourrait l’élargir un petit peu plus, en notant les faits marquants de la politique de Reagan, la cupidité des années 80, la tragédie du Sida ou encore l’impact d’Internet. Il n’empêche que l’art de vivre chez les héros est un paradoxe dépeint de bout en bout. Les références sont présentes pour appuyer ce fait.


On revient ainsi à Dorothea (Annette Bening), cloisonnée dans son époque. Le croisement des mœurs l’amène ainsi à se questionner, afin de mieux apprendre d’elle et de son fils Jamie (Lucas Jade Zumann). Ce dernier est sensible à la curiosité pure. Il suffira de le remarquer au moment où la sexualité mobilise l’attention, car cette ouverture éclaire de nombreux point de vue féminin que certains peuvent ignorer. De plus, Abbie (Greta Gerwig) incarne la liberté même au cœur d’une révolte punk. Accompagnée d’une Julie (Elle Fanning), perdue dans son adolescence, on assite à un tourbillon de bonne volonté. C’est avec sobriété que l’on essaye de nous transmettre le fin mot de l’histoire, c’est-à-dire « écrire l’histoire ». La question de transmission est très forte dans le langage et le discours convaincants des protagonistes. Mariant l’humour et la subtilité, la voir qu’emprunte le film reste parfois confus, jusqu’à son dénouement.


Chacun est donc né avec des valeurs différentes, apportées non pas seulement par l’éducation familiale, mais la situation de l’époque proposait également ses influences. On se sent alors comme rappelé à l’ordre, en insistant bien sur ce que les mœurs enseignent. Il nous incombe ensuite à en juger tous les aspects afin de ne pas sombrer dans un « mouvement sauvage ».


« 20th Century Women » est avant tout une consultation des valeurs humaines, que ce soit au sein d’une famille ou avec des amis. Les relations entre les protagonistes font que les supports moraux se multiplient, dans le seul but de laisser l’empreinte d’une transition nette entre le passé et le monde contemporain tel que nous le connaissons.

Cinememories
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le 9 juin 2017

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