28 ans plus tard
6.2
28 ans plus tard

Film de Danny Boyle (2025)

Je pense que j’ai aimé ce film. Peut-être même plus que ça. Parce que 28 ans plus tard, ce n’est plus vraiment un film de survie. C’est un film sur ce qu’il reste quand on a survécu.

Et déjà, ce qui porte tout le film, c’est l’acting. Tous les acteurs sont excellents, mais Jodie Comer, elle, est bouleversante. Elle arrive à incarner la résilience, la douceur, la folie douce, le trauma… sans jamais forcer, sans jamais surjouer. Elle m’a totalement convaincu.

Et ce n’est pas juste une pub pour iPhone comme certains pouvaient le craindre. On sent que Danny Boyle a embrassé le médium, pas juste pour l’effet de style, mais pour en tirer une vraie matière visuelle. Le rendu est immersif, nerveux, parfois vertigineux on est dedans. Le montage, lui aussi, ose. Il est moderne, presque clipé, très syncopé, parfois désorientant mais il colle au film, à son époque, à sa musique. Il y a une vraie direction artistique ici, une vraie proposition, qui peut déranger, mais qui, pour moi, fonctionne pleinement.

Et surtout : ce film a un univers. Un ton qui n’a rien à voir avec les deux premiers, et c’est ça qui rend cette saga si forte. Chaque volet explore un même monde, un même virus, mais avec une ambiance radicalement différente, une époque différente, une humanité différente.

J’ai aussi beaucoup aimé la manière dont Boyle tisse les références historiques et politiques : les flashbacks moyenâgeux, les échos de guerre, les tensions post-Brexit, l’isolement de l’Angleterre… C’est fin, jamais trop appuyé, mais ça plane sur tout le récit comme une brume anxieuse.

Mais là où le film m’a vraiment touché, c’est dans le parcours de spike. Ce n’est pas un mâle « alpha ». Et c’est justement ce qui rend son personnage fort. Le film lui fait vivre deux rites de passage : un premier, imposé par son père, qui sonne faux, qui ne lui correspond pas, où il se sent mal à l’aise, pas “homme”, pas “prêt”. Et un deuxième, beaucoup plus juste, beaucoup plus fort : quand il choisit lui-même de protéger sa mère, de refaire ce même rite, mais dans un élan d’amour, pas de violence. Et à ce moment-là, c’est comme s’il devenait père de sa propre mère. Et ça, je trouve ça incroyablement beau.

Ce regard tendre sur la relation mère-fils, cette inversion des rôles, cette manière de dire qu’on devient adulte pas quand on domine, mais quand on prend soin c’est quelque chose que je trouve rare dans le cinéma occidental. Et important.

Le seul vrai bémol, pour moi, c’est la fin. Je ne vais pas trop spoiler, mais… disons que le virage Power Rangers punk (ceux qui ont vu comprendront), ça me fait très peur pour la suite. Je reste curieux, mais inquiet

Pierre-Huynh
8
Écrit par

Créée

le 21 juin 2025

Critique lue 16 fois

Pierre Huynh

Écrit par

Critique lue 16 fois

D'autres avis sur 28 ans plus tard

28 ans plus tard
JoggingCapybara
2

Télé-zobbies

Vingt-trois ans après « 28 jours plus tard », « 28 ans plus tard » commence par une première régression. Alors que son prédécesseur, « 28 semaines plus tard », s’achevait sur l’arrivée du virus en...

le 18 juin 2025

77 j'aime

4

28 ans plus tard
RedArrow
7

Memento Amoris

Vingt-huit ans plus tard, l'Europe continentale est parvenue à éradiquer le fameux virus mais la Grande-Bretagne et ses survivants sont laissés à l'abandon de leur quarantaine.Sur une petite île...

le 18 juin 2025

41 j'aime

9

28 ans plus tard
lhomme-grenouille
3

28 ans pour rien

Aujourd'hui cela fait 28 ans. Ou peut-être 22, je ne sais pas.De toute façon, depuis ce temps-là, tout est parti en vrille. C'est le retour au Moyen-âge, voire carrément à celui des hommes des...

le 20 juin 2025

36 j'aime

49