Télé-zobbies
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Danny Boyle, on aime ou on n’aime pas, c’est rarement un peu. Son cinéma me dérange autant qu’il me fascine. Entre ses choix de mise en scène souvent déroutants, ses montages hachés, presque organiques, et son goût pour glisser des échos à d’autres œuvres au cœur même de ses films, il a cet art si particulier de venir réveiller des réminiscences enfouies dans notre mémoire collective.
Ici, pourtant, j’ai eu un peu de mal à entrer dans le film — surtout sur la première moitié, qui donne l’impression que le rite d’initiation de Spike n’est qu’un prétexte un peu creux pour occuper le temps. Heureusement, le jeune acteur qui incarne Spike est une vraie révélation : dans ses regards, passent mille mots, il densifie chaque scène par une présence magnétique. Dommage que son duo avec Aaron Taylor-Johnson peine à convaincre — leur binôme sonne parfois factice, comme plaqué sur l’intrigue.
La photographie, elle, est superbe ; le montage, devenu un véritable art chez Boyle, recèle encore quelques séquences à faire frissonner même les plus aguerris. Il manie le suspense comme personne, et si quelques jumpscares paraissent artificiels, on lui pardonne volontiers. La musique, d’abord brute et organique, se déploie ensuite en envolées presque lyriques, comme un écrin de douceur autour de la relation mère/fils, qui constitue sans doute le vrai cœur émotionnel du film. À ce titre, Ralph Fiennes est tout simplement savoureux, jouant à contre-pied de l’atmosphère anxiogène d’une Grande-Bretagne post-pandémie — un contrepoint humain bienvenu.
On se retrouve donc au centre d’une œuvre étonnamment tournée vers l’humain et l’humanité, malgré son vernis horrifique. Mais certaines rencontres, notamment avec les personnages secondaires, restent trop survolées pour donner une vraie chair à l’univers du jeune Spike. La confrontation avec Erik, par exemple, manque de profondeur et laisse un goût d’inachevé. On retrouve pourtant du déroutant, du familier, et ce mélange, n’est-ce pas là la marque de fabrique de Danny Boyle : nous prendre à contre-pied, toujours ?
Reste quelques facilités — encore ces catégories de zombies, pas vraiment renouvelées, avec un alpha qui lorgne du côté du Predator version Schwarzy. Les lieux de tournage, eux, sont un tour de force : chaque recoin suinte la mort, jusqu’à faire de l’environnement un personnage à part entière, prêt à nous happer à chaque détour.
Et puis il y a cette toute fin — typique du cinéma de Boyle : clivante, un peu foutraque, où la gaudriole finale ne sera clairement pas au goût de tout le monde… dont moi. Mais après tout, c’est aussi ça, un film de Danny Boyle : il nous met face à ce qu’on n’attend pas. À chacun d’y trouver son frisson.
Créée
le 2 juil. 2025
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