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Retour critique ciné :
Critique de “28 ans plus tard”
Si vous pensiez que le thème des zombies était aussi éculé qu'une promesse de politicien, vous vous êtes fourrés l'avant-bras dans la gorge à... Bon vous m'avez compris.
“28 ans plus tard” débarque sur fond d’apocalypse, sur des riffs de guitare saturée et de sarcasme so british ! Oubliez les morts-vivants mollassons (le public de Cnews, assis dans le canapé à bouffer de la violence comme des popcorn avec des envies de faire sauter le caisson de leur voisin tout bronzé revenu de vacances aux Seychelles) : ici, ce sont les infectés qui courent plus vite que Usain Bolt, et Boyle les filme comme s’il s’agissait d’un clip punk sous amphètes. Danny Boyle is back ! Ça va saigner.
La caméra te plaque au sol dès l'ouverture. Ah cette scène presque bucolique d'un père et son fils dans une forêt luxuriante avant d'être pris en chasse par un zombie alpha effrayant. C'est l'arrivée du porteur de flamme olympique à Rome, poursuivi par une force brute, sauvage et surnaturelle. Une claque visuelle !
Chez Boyle tout n'est que cris, fureur, contemplation avec une musique qui grimpe comme une dose d’adrénaline. Derrière l’horreur, c’est toute une satire politique qui se déroule. Boyle balance sa critique du Royaume-Uni moderne : depuis le Brexit, jusqu’à ce repli identitaire délirant où l’Europe claque la porte en mode “débrouillez-vous avec votre virus”.
L’île, quarantainée, incarnant le naufrage d’une nation trop fière, trop isolée, pour tendre la main.
Les héros, ce sont les anti-héros – jeunes, naïfs ou déjà brisés – dans une Angleterre retombée à l’Âge Sombre, errant dans un monde qui ne croit plus à rien.
La société n’a pas sombré « parce que » la pandémie, mais elle éclaire la sauvagerie de l’âme anglaise, sa parano, sa propension à s’auto-détruire quand plus personne ne regarde. Un vrai miroir déformé de notre époque : peur de l’autre, communautarisme, et un vieux fond de “no future” qui sent bon les Sex Pistols.
Visuellement, Boyle continue dans sa manière de filmer, du “fait maison” grunge : caméra à l’épaule, plans coup de poing et montages frénétiques évoquant la précarité, l’urgence. Les scènes rock’n’roll s’enchaînent : station-service qui explose, BO entêtante, aussi inoubliable qu’une gueule de bois post-concert.
Mais la vraie claque, c’est la fable politique. La rupture avec l’Europe, l’île transformée en “laboratoire d’angoisse sociale”, où Boyle s’amuse à pointer du doigt la vacuité des dirigeants et la violence latente du repli national. L’enfer, ce n’est plus les autres : c’est ton voisin infecté, c’est toi, livré à toi-même, sans musique ni drapeau.
Sans oublier la partition de Ralph Fiennes, énorme, monstrueux de douceur dans ce monde de brutes, rappelant le Colonel Kurtz du Apocalypse Now de Coppola, son pendant d'humanité. Le reste de la distribution est impeccable et juste, de Jodie Comer en mère courage, au ténébreux Aaron Taylor-Johnson et le jeune Alfie Williams.
Le scénario d'Alex Garland est un modèle dans le genre.
Bref, “28 ans plus tard” c’est plus qu’un film de zombie. C’est une gifle post-apocalyptique, une satire politique.
Zombie is the New Punk!
SG
Créée
le 6 août 2025
Critique lue 1 fois
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