6,5/10
Un film qui commence par ressembler beaucoup à toute une production cinématographique zombifiante un peu pauvre, avec les jolis moments de tension qu'on peut en attendre, et une absence complète de scénario ou de portée critique réelle. Si l'idée du coma initial n'est pas inappréciable, la suite est d'un convenu désolant, jusqu'à l'épisode militaire, d'abord plat malgré la petite idée de l'Infecté emprisonné, puis intéressant dès que l'on comprend ce que les soldats entendent par « salvation ». On regrettera tout de même que cette trouvaille naturellement porteuse de nuances ne soit exploitée qu'au plus manichéen, sans proposer aucune compassion pour ces hommes depuis si longtemps désespérés de ne plus savoir pour quoi ils se battent, dont les instincts sont soudain éveillés en même temps qu'un nouveau désir de vivre. Mais non, bidasses abjectes, caractérisées seulement par une violence et une obscénité impitoyables, ils répondent aux clichés les moins porteurs de réflexion sous prétexte d'éviter une tendance machiste. Très pauvre intellectuellement, l'action devient malgré tout plus stimulante, voire intéressante, avec le retournement psychologique de Cillian Murphy, qui perd sa douceur pour s'apparenter aux Infectés, et par conséquent un renversement technique, la caméra suivant le traqueur et plus le traqué avec réussite, le tout sur la seule musique réellement réussie du film, qui parvient à porter la scène. La fin se passe de commentaires, n'étant ni bonne ni mauvaise, juste un peu plate quand on envisage les quelques possibilités offertes par le film. On appréciera enfin les références aux classiques du film de Zombie/Infection, de Romero à l'Armée des douze singes. (critique de 2012)