La séquence d'ouverture du film, qui a nécessité un mois de tournage dans les rues de Florence, est un pur condensé de la Michael Bay's touch : montage stroboscopique, placement de produits mastoc, ralentis et gros plans aléatoires, figuration improbable, course-poursuite tonitruante (avec l'extérieur sursaturé en blanc dès qu'on est dans la bagnole), des personnages qui font des grosses vannes même sous le feu de la mitraille, un pâté de maison qui explose pour chaque balle de revolver tirée, une B.O. en pur mode jukebox (qui ici enchaîne sans vergogne techno et tubes de Muse), le soleil qui pivote astucieusement de sorte à toujours être derrière les héros pour des plans badass que l'on croirait sortis d'une pub Fructis...
Un modèle du genre (du genre Michael Bay donc), fun et divertissant à souhait !
Puis plus rien, ou presque, ou en tout cas pas avant longtemps. Suite à ce gros morceau de bravoure, 6 Underground débraye d'un coup : pendant près d'une heure, le film se traîne, multiplie les cadrages glamour, les plans bling bling, les points de montage et les redites scénaristiques... Bref, que de l'inutile.
Résultat, lorsque la seconde séquence d'action pointe enfin le bout de son nez, on roupille à moitié, et la soudaine discrétion étonnante de la B.O. ne vient rien arranger à une affaire pourtant pas trop dégueu visuellement, qui offre notamment quelques plans explosifs que Bay pourra réutiliser dans un prochain Transformers, comme il l'avait fait avec The Island.
Un troisième et dernier acte musclé (en plus de deux heures, c'est définitivement trop peu, surtout pour du Bay) vient boucler cet action movie finalement décevant dans lequel Ryan Reynolds conduit un casting plutôt convainquant (dans le genre persos archétypés et monoexpressifs) en rejouant sa partition de Deadpool.