L'art de la vitalité
Cinq ans après Mon Roi, Maïwenn retrouve le chemin de la réalisation avec ADN. Un drame intimiste, sobre et très personnel, qui questionne le deuil et la quête des origines dans la France...
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le 21 sept. 2020
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Avec son nouveau long-métrage, Maïwenn explore deux thèmes, l'un déclenchant le traitement de l'autre : le deuil et la recherche de ses origines. Et je préfère le préciser d'emblée, je vais parler d'énormément d'éléments de l'histoire parce qu'il faut en parler pour parler du film, je n'arriverai pas à rester évasif avec un tel film.
Alors autant pour le deuil je trouve que c'est bien montré, avec cette famille assez nombreuse où personne ne va tomber d'accord pour les choix liés aux funérailles du grand-père, ce qui est plutôt réaliste.
Autant pour la quête des origines, je trouve ça un peu bâclé... Disons que je ne ressens pas d'accomplissement à la fin du film, alors que c'est le cas, c'est d'ailleurs pour ça que le film se termine à ce moment-là précisément. Maïwenn se débrouille avec une scène de rêve réussie, un Louis Garrel qui fait des blagues et des scènes à la maison de retraite qui sont plutôt touchantes.
Mais pour le reste je trouve ça un peu bordélique. Déjà, les personnages ne sont pas très attachants. Que ce soit Neige, sa mère ou son neveu, ils sont tellement imparfaits qu'on a pas forcément envie de compatir, d'être avec eux. Ça leur donne une certaine humanité c'est sûr, mais c'est surtout difficile de les définir. Fanny Ardent joue une femme paumée mais dont les excès sont trop violents pour qu'on ait de la compassion pour elle. Dylan Robert campe un jeune très cliché, un peu vulgaire dans sa manière de parler et un peu insolent, qui aime le shit et la musique de merde en écrivant des paroles cliché dans un carnet. Et Maïwenn dans tout ça, joue une jeune femme qui se maquille, met des lentilles de couleur, et ressent soudainement le besoin d'être algérienne parce que son grand-père fraichement décédé est d'origine algérienne. Elle s'engueule aussi avec son père notamment parce qu'il vote Le Pen alors qu'il a des origines vietnamiennes (qui ne se voient pas du tout d'ailleurs). Le symbole des serpents aussi n'est pas très subtil...
Mais malgré toutes ces maladresses qui m'ont gêné, je trouve que le passage des préparatifs des funérailles et des funérailles en elle-même si fort que je ne me vois pas mettre une note en dessous de la moyenne, du moins pour l'instant, peut-être que le film va se décanter avec le temps et que je me dirai avec le recul que ce n'était pas si terrible que ça.
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le 29 déc. 2020
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