Carrie Fisher l'avait bien perçu dans The Last Jedi, Rian Johnson est le genre de type qui ne paie pas de mine, sympathique au premier abord, mais c'est un .... ! Rian Johnson sais exactement ce qu'il veux et le fait avec classe mais tout dans son propos et son exécution transpire la ruse et la malice. Rien de mieux qu'un bon thriller pour nous exposer une fois de plus son talent qui malgré les apparences a pas mal de point commun avec son précédent film.


On pourrait déjà penser à l’héroïne qui n'est pour ainsi dire "personne" (il y a d'ailleurs un gag sur sa nationalité que n'aura pas manqué de remarquer le spectateur attentif) mais c'est aussi sur le thème de l'héritage que se fonde une fois de plus cette histoire.


Et Rian s'emploie une fois de plus à en démolir les fondements pourris et sa légitimité.
S'il s'en prenait directement aux spectateurs religieusement fanatiques dans son précédent en attaquant les réalisations de ces prédécesseurs, ici il nous expose une galerie de bourges bien sentis où chacun pourra se retrouver au choix dans le confort de leur diversité idéologique où certains peuvent se croire bienveillants tant qu'ils peuvent se le permettre mais dévoileront petit à petit leur vraie nature au cours de l’enquête, lorsque tout ce qui les définis sera remis en question.
Rien qu'à ce niveau là toute l'exposition de Rian est un régal, avec des situations cocasses et des dialogues tellement savoureux, une peinture de ce que l'on peut retrouver dans toutes les "bonnes" familles où il ne fait pas bon de gratter le vernis. Une façon pour Rian de nous présenter nos vices dans son miroir.


Et avec Rian rien ne tombe par hasard car s'il aime piéger son spectateur dans son intrigue policière il lui donne aussi toutes les clefs s'il est attentif pour s'en sortir.
Beaucoup de choses dans son écriture et sa mise en scène relèvent du "set on/ pay off" où là mise en place d'un élément parfois anodin va trouver un écho où une révélation plus tard.
On pourrait faire une liste de toutes ces techniques et moments dans ce film et ses précédentes réalisations tellement c'est toujours bien amené.


les lettres écrites au jus de citron sont un exemple parmi tant d'autres/ dans The Last Jedi, le duel entre Kylo et Luke relève d'un procédé similaire où l'on comprend si on est attentif qu'il y a un truc qui cloche.


Donc si Rian est un petit fourbe, un vieux renard, il parle surtout à notre intelligence et notre vigilance, nous amène à nous remettre en question et nous livre toujours un propos bien plus noble et légitime que ce qu'il était au départ.

Altharil
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le 18 mai 2020

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