Disney continue de se renouveler en produisant les remakes de ses plus gros succès animés et les transforme en films live pour continuer de dégommer le box-office comme un jeu de quilles. Après Cendrillon, Le Livre de la Jungle, La Belle et la Bête et Dumbo, c'est au tour d'Aladdin d'être dépoussiéré par Guy Ritchie qui depuis dix ans délaisse les films de gangsters pour s'affirmer en tant que valeur sûre du blockbuster hollywoodien. Un choix toutefois étrange où l'on ne pensait pas le gaillard en proie à devenir un yes-man des studios. Quoiqu'il en soit, cette nouvelle adaptation joue la carte du féerique, de l'émerveillement, du... Non je déconne.


Le réel souci de ces remakes réside dans cette volonté de reproduire littéralement le premier film, y compris lors de chansons inoubliables chantées (parfois malhabilement) par de nouveaux artistes. Ainsi, avec Aladdin, on sent que les reprises ne sonnent tout simplement pas naturel, même pour Will Smith, parfois très drôle en Génie mais coincé entre des exigences de studios et un réel souhait de se lâcher. Ce côté fake se ressent par ailleurs partout dans le film, des dialogues aux décors, des costumes à l'interprétation : tout semble s'apparenter à une mauvaise comédie musicale où les chansons seraient le principal point faible.


Là où Guy Ritchie aurait pu apporter du dynamisme propre à son style initial (surtout dans les courses-poursuites) et un semblant de réalisme à cette Arabie aussi luxuriante que mal famée, le réalisateur britannique reste dans les clous du studio et n'apporte pas grand chose si ce n'est sa récente maîtrise des CGI, par ailleurs très très inégaux. Car oui, entre un tigre raté, un Génie par moment hideux et des séquences d'action à la limite de l'indigeste, on ne peut pas dire que cette production 2019 vole vers les récompenses en matière d'effets spéciaux.


Le casting évite avec intelligence le whitewashing mais n'arrive pas à convaincre, car hormis Will Smith et Naomi Scott (qui nous livre par ailleurs une chanson inédite assez réussie), le rôle-titre est hélas maladroitement incarné par Mena Massoud qui s'en sort grâce à son sourire ravageur tandis que Marwan Kenzari est une simple erreur de casting, campant un Jafar raté en tous points. Tous surjouent hélas dans une aventure pas très exaltante, suffisamment calibrée pour le grand public mais dénuée d'identité. On aurait grandement préféré une adaptation plus romanesque et personnelle du film de 1992, quelque chose qui ressemblerait à un film plus qu'à une copie.

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le 27 mai 2019

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