Une beauté vieillissante, veuve et bien décidée à profiter quand même de la vie parce qu'elle a survécu toute jeune à un cancer du sein, se retrouve au centre d'une intrigue immobilière dans un Brésil de carte postale. L'occasion pour le réalisateur de livrer une charge résolue contre le "business" qui ronge son pays (et le monde entier), à travers la confrontation entre un jeune agent immobilier souriant qui a fait une partie de ses études aux States et une femme indépendante qui représente l'esprit d'une époque en passe d'être révolue, mais qui se bat pour préserver sa spécificité. D'ailleurs, quand ses ennemis anonymes rôdent autour d'elle, pour lui instiller une peur irraisonnée, c'est en faisant appel aux gens qu'elle fréquente et qui la respectent qu'elle va préparer sa riposte. En filigrane, la certitude que l'intégrité ne peut que triompher, parce qu'elle fédère les braves gens. Je laisse à l'auteur cet optimisme, mais il faut avouer que la résistance citoyenne de l'héroïne (qui ne brille pas au demeurant par sa sympathie...) est plutôt ravigotante. Je ne sais pas si l'on peut vraiment qualifier ce film nostalgique et lent de "feel good movie", mais il offre en tout cas une plongée dans l'âme brésilienne plutôt chaleureuse, sur une bande-son du meilleur aloi.