Au regard de la tendance globale des critiques rencontrées ici, mon avis sera très marginal, sans compter que ma critique ne sera pas très longue. Avant de m'attaquer à ce As I was.... of beauty, je m'étais essayé à Reminiscences of a Journey to Lithuania (décidément ce Mekas a le don de trouver des titres sublimes) qui m'avait bien mis en confiance. Son cinéma est contre-culture, singulier et ne laisse pas indifférent. Lui-même le dit qu'il ne réalise pas des films mais se contente de filmer. Il apprécie partager ce qui l'entoure, des instants simples de la vie de Mr et Mme tout le monde. Ce As I was va représenter la quintessence de son travail où il revient sur son parcours de vie dans un format de très longue durée (4h45 et non 5h20 comme c'est référencé ici) et sans construction scénaristique logique. Il empile des vidéos, passant alors constamment d'une phase de vie à une autre, enfant ou adulte. Bref, vous avez compris le principe.


Ce qui est beau dans son travail est que son cinéma n'est pas seulement intemporel mais universel. Son album de souvenirs en mouvement est ce que je considérerais comme un catalyseur permettant de faire ressurgir de notre esprit tous les instants passés de notre vie continuant toujours son chemin, la ligne de la destinée qui nous est tous propre. Je dois reconnaître ne pas avoir toujours suivi visuellement le ballet incessant de ces personnages filmés. L'air de rien, je me remémorais certains épisodes de ma vie. Ce As i was pourrait se voir comme une thérapie cinématographique, une séance de psychologie face à notre nous-même pris au coeur de questionnements ontologiques disséminés ça et là avec une certaine autodérision du cinéaste. A cela s'ajoutant une composition musicale à tomber à la renverse qui amplifie la puissance mélancolique des images.


Le problème dans cette histoire est que, selon moi, je ne fais pas partie de ce public cible auquel l'oeuvre s'adresse. Je pense que c'est le matériau qui serait mieux appréhendé quand on a atteint un âge où on commence tout doucement à faire le bilan de sa vie. A 26 ans, on a encore toute la vie devant soi donc c'est difficile d'être touché par le message véhiculé. Ce qui explique tout simplement ma note de 6 étoiles. Certains se demanderont pourquoi le message est mieux passé avec Reminiscences. Cela peut s'expliquer en 2 points : Primo, la courte durée et secundo, le propos qui se focalise exclusivement sur la famille. Que l'on ai 16 ans ou 50 ans, ça ne fait aucune différence dans la perception sensorielle. En conclusion, je pense que As I Was et moi-même nous reverrons dans une quinzaine d'années si Dieu le veut.

MisterLynch
6
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le 6 mars 2021

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