Un druide ne tombe pas des arbres !

Après un Domaine des Dieux qui avait su renouer avec l’essence des personnages et de l’univers, j’attendais ce second opus d’Alexandre Astier de pied ferme, d’autant plus qu’il décidait de se baser cette fois-ci sur une histoire originale. Le résultat est une nouvelle fois à la hauteur, même si un léger cran en-dessous. En cause, principalement un final qui part un peu trop loin dans le délire et pas forcément nécessaire en soit et un nouveau personnage dont l’utilité au cours du film ne fera que griller son rôle pour l’intrigue. Mais au-delà de ça, j’ai passé un agréablement moment. Le générique d’intro sur fond de You spin round est jubilatoire et annonce la couleur d’entrée.

La force de l’histoire, c’est qu’elle renoue une nouvelle fois avec l’esprit de la BD, avec une thématique au final assez récurrente : Panoramix cherche un successeur et donc Astérix et Obélix doivent l’escorter. Et bien sûr, les Romains en entendent parler et décident de passer à l’action en attaquant le village. Bien sûr, on aura droit à un lot de péripéties en tout genre et chose assez unique, c’est bien Panoramix le personnage principal du film, Astérix et Obélix n’étant que des seconds rôles. Et donc oui, le nouveau personnage de Sulfurix sera intéressant de par son lien avec Panoramix (occasion de développer un peu plus l’aspect druidique de l’univers), mais je dois admettre que la voix de Daniel Mesguich aide énormément à rendre le personnage charismatique et inquiétant.

L’intrigue sera dans l’ensemble bien rythmée, avec un humour toujours présent et dosé avec justesse, sans plomber le côté dramatique, voire même mystique. Sauf du coup lors de ce final, où on part dans un truc complètement délirant qui rappellera même l’infâme Le Ciel lui tombe sur la tête. Mais que ce soit le Conseil des druides qui montre les prémices de l’Académie Française, les bons vieux clichés régionaux, le retour de certaines têtes connues, les clins d’œil à la pop culture moderne… Ça fonctionnera avec toujours cet esprit bon enfant et saura mettre en avant les différents personnages.

La musique est dans l’ensemble très chouette, notamment dans la bande son. L’animation gardera un aspect très cartoonesque proche des dessins d’Uderzo, tout en proposant une 3D d’excellente qualité et ayant parfois recourt à des effets plus proches de la 2D. Tout est très fluide et s’intègre dans une cohérence visuelle qui aide à l’immersion. D’autant plus que certaines scènes ou plan renverront directement à des planches des BD. Le doublage sera bon dans l’ensemble, mais comme je l’ai déjà dit, Daniel Mesguich est largement au-dessus du lot avec un charisme incroyable.

Bref, il est à la fois surprenant et satisfaisant de voir que les meilleurs films Astérix de ces dernières années restent les films d’animation. Je ne vais pas m’en plaindre, car on ne va pas se mentir, c’est toujours un plaisir de retrouver ce village d’irréductibles Gaulois qui résiste encore et toujours à l’envahisseur.