Astier aurait pu faire beaucoup plus.

L’un des meilleurs classiques des BD franco-belge porté par le papa de Kaamelott, ça laisse rêveur, d’autant plus que contrairement au « Domaines des Dieux » Astier a les mains libres pour nous faire une histoire originale. Et elle l’est, on a l’impression d’être devant une nouvelle BD des aventures de nos Gaulois à moustaches.

Mais scénario original ne veut pas dire infidélité, au contraire, Astier puise son scénario dans différentes aventures d’Astérix (notamment « Le tour de Gaule » et « Le Devin »), le respect de l’esprit de la BD est donc total, que ce soit dans le comportement des Gaulois ou dans le visuel très réussi, l’animation étant aussi belle que propre.
Nous avons donc une histoire originale, qui respecte le produit de base et avec un très bon rendu, le tout doublé par bon nombre de comédiens de Kaamelott (Guethenoc, les beaux-parents, le Roi Burgonde, le répurgateur, …) de quoi envoyer au 7ème ciel tout fan de Kaamelott qui se respecte (au passage Astier a la bonne idée de ne placer qu’une seule référence à sa série culte, ici c’est bien Astérix dont il s’agit) et de faire de ce film une bonne aventure d’Astérix.

Oui mais voilà, malgré un beau tableau une pointe de déception est présente lorsque le générique de fin retentit. La principale raison vient du fait qu’Astier ne profite pas de la liberté qui lui est offerte (contrairement au « Domaine des Dieux ») pour suffisamment apposer sa marque. Où est ce côté cynique et grinçant de Kaamelott, ce côté dénonciateur, ce jeu avec la langue française, etc…, bref Astier ne pose pas assez son humour sur un produit qui pourtant s’y prêterait parfaitement et sans pour autant le dénaturé. Dommage. Dommage aussi le méchant Sulfurix, il fait le travail mais qu’il est banal, tant dans son histoire et ses motivations, j’aurai tant voulu quelqu’un de beaucoup plus torturé (vous avez dit Lancelot), de plus profond. Enfin il y a ce dernier quart d’heure, où ça vire au grand n’importe quoi, pour le coup byebye le respect et l’esprit de la BD, Astier tombe dans la facilité (étonnant de sa part) et nous sert une sorte de mix indigeste entre Godzilla, Transformers et Power Rangers pour une fin précipitée qui ressemble à une belle sortie de route.

Alors cela ne gâche pas l’impression générale qui demeure bonne, c’est dynamique, assez amusant, avec un doublage et une réalisation de qualité et on prend plaisir à retrouver Astérix et tout le village. Et si c’est un bon Astérix, avec Astier cela aurait pu être tellement plus. Mais voilà on attend toujours beaucoup d’un génie, d’où probablement la petite déception alors que le produit en lui-même est bon.