Nina (Nathalie Portman) est une danseuse de ballet talentueuse qui s’entraîne dure pour briller, reprenant le flambeau de sa mère qui avait du arrêter sa carrière. Une mère surprotectrice chez laquelle elle habite et qui l’encourage dans cette voie. Nina a l’occasion de jouer la célèbre danse des cygnes, danse difficile où il faut interpréter à la fois le cygne blanc, pure et innocent, et le cygne noir, sensuelle et malicieuse. Si par sa nature réservée elle incarne le cygne blanc à la perfection, l’autre facette lui pose infiniment plus de problèmes. Déterminée et perfectionniste, elle n’est pas prête à abandonner pour autant et s’acharne à réussir. Mais pour y arriver, elle doit opérer un changement en profondeur d’elle-même, partir à la découverte de son côté caché. Aidé par un professeur (Vincent Cassel), elle apprend que cette métamorphose passe par l’écoute de ses désirs refoulés. Et l’arrivée d’une nouvelle danseuse, Lily, elle aussi en lice pour le rôle, va renforcer son obsession. Plus libérée qu’elle, Lily incarne ce qu’elle rêve de devenir, et devient l’objet de ses fantasmes, à la fois une rivale et une idole.

Réservée et renfermée, elle n’a jamais pu s’épanouir pleinement mais elle ose enfin s’émanciper de sa mère, s’autorisant ce dont elle s’était interdit, libérant sa sensualité enfouie. Mais son rêve de devenir une grande danseuse reste lui plus que jamais présent. Elle y met tellement d’acharnement que son état mental en souffre. La réalité s’estompe, le rêve s’invite dans la réalité, la folie devient de plus en plus présente, comme si incapable de concilier ces deux aspects opposés, son esprit se divisait. Un acharnement qui s’avère destructeur, révélant probablement une folie latente déjà présente.

Des rêves fantasmés empreints d’une sensualité torride, sans voyeurisme pervers, durant lesquelles Nina explore sa sexualité trop longtemps refoulée. Par la mise en scène particulière de Darren Aronofsky, cette folie progressive apparaît tour à tour étrange, dérangeante, envoûtante, à l’image de « requiem for a dream ». Le réalisateur utilise des astuces visuelles pour dépeindre cette folie, telle Nina entièrement recouvert de plumes du cygne noir. Natalie Portman est détonante dans ce rôle délicat, parvenant à incarner à la fois la douce et gentille fille Nina blanche, comme la resplendissante et sensuelle Nina noire.
Enlak
9
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Mes actrices préférées

Créée

le 29 juin 2013

Critique lue 275 fois

7 j'aime

2 commentaires

Enlak

Écrit par

Critique lue 275 fois

7
2

D'autres avis sur Black Swan

Black Swan
Kalian
2

Je n'irai pas refaire un tour du côté de chez Swan

Je pourrais faire mon hypocrite et laisser ouverte la possibilité que je sois passé à côté du film. Mais d'une part cela ne correspondrait pas à mon impression, et d'autre part il m'a tellement...

le 5 févr. 2011

305 j'aime

247

Black Swan
Aurea
8

De chair et de sang

Peu importe que le film regorge d'excès en tous genres, qu'il mélange conte, thriller fantastique et drame psychologique : c'est un grand film et la vision inspirée du monde ô combien noir de la...

le 25 juil. 2011

271 j'aime

111

Black Swan
Kalès
3

Un peu facile.

Portman qui fait la gueule tout le film : check. Esthétique immonde n'épargnant rien au spectateur en mode "la réalité, c'est moche" : check. Avalanche de bruitages répugnants et exagérés du style...

le 11 févr. 2011

160 j'aime

54

Du même critique

Interstellar
Enlak
9

"Nous sommes les fantômes de l'avenir de nos enfants"

Tout d’abord, l’annonce que Christopher Nolan se lançait dans un nouveau projet de science fiction, et dès l’annonce du concept, l’attente fébrile avait commencé. Un vaisseau qui allait visiter des...

le 20 nov. 2014

56 j'aime

13

Minority Report
Enlak
9

Critique de Minority Report par Enlak

Deuxième adaptation de Philip k Dick la plus réussie, après « Blade runner ». Vu, revu et rerevu à une époque où les films disponibles étaient limités, ce qui explique mon affection personnelle pour...

le 11 sept. 2013

49 j'aime

4

Transcendance
Enlak
5

De très bonnes idées gâchées par un traitement maladroit

Des scientifiques tentent de mettre au point la première intelligence artificielle, dans le but de changer le monde, d’accéder à une nouvelle étape de l’évolution et de régler les problèmes que...

le 30 juin 2014

37 j'aime

8