Soyons clairs : le concept même du film est fort, très fort, mais pas nécessairement excitant. Certes, établir la durée d'un tournage sur une douzaine d'années est une prouesse admirable, mais cela n'influence en rien le récit de manière directe. Ce qui est très fort en revanche, c'est que cela crée en arrière-plan un regard presque documentaire sur l'Amérique post 9/11, la jeunesse contemporaine, l'évolution sociale de la classe moyenne américaine.
Au-delà de ça, le film est touchant à plus d'un titre, vibrant de sincérité et d'authenticité. Dommage que le scénario ne raconte rien de franchement neuf, reste fondamentalement standardisé à l'exception près qu'il n'y a rien de trash, rien de sexuel, rien de subversif pour une fois. C'est le portrait d'un enfant/ado qui grandit, qui découvre deux mondes : le sien et celui qui l'entoure. C'est un portrait de famille décomposée qui se recompose doucement de manière hétérogène.
Boyhood est une comédie dramatique assez classique, convenue, mais suffisamment propre et réussie pour passer un bon moment. Quelque part, ça fait du bien aussi, un peu d'humanité et de positivisme au cinéma.