Un peu déçu par ce Hobbs & Shaw.


J'avais jusqu'ici ignoré tous les films de la licence Fast & Furious (nul mépris, juste de l'indifférence) mais me suis finalement motivé à pallier ce manque à l'annonce de ce spin-off sur les personnages de Jason Statham et de Dwayne Johnson. J'aime bien ces deux acteurs et l'idée de les voir distribuer ensemble des pains à l'écran a su réveiller la fibre sensible en moi et me motiver à rattraper mon retard.


C'est donc avec enthousiasme que j'ai démarré la belle et grande aventure Fast & Furious et que je me suis envoyé les 8 opus (plus le court-métrage, j'ai pas fait les choses à moitié) en l'espace d'un mois. Et franchement, ça va, c'est marrant, et globalement, ça va en s'améliorant. Je trouve que l'épisode 8 est à ce titre le plus sympa et le plus drôle de la série, prouvant au passage que l'on se porte tout aussi bien sans Paul Walker.


Une fois ce huitième volet fini, j'étais bien jouasse à l'idée de retrouver ceux qui sont maintenant les deux meilleurs personnages de la franchise dans un film dédié à leur seule gloire. Mais je dois bien avouer que je suis assez déçu. Le film souffre de quelques défauts un peu chiants et s'avère finalement loin du sommet d'éclate que j'espérais. Alors entendons-nous bien, ça reste sympa, mais ce n'est pas fou non plus.


Premier défaut : les chorégraphies pas géniales et la mise en scène pas folle. Alors je pense que l'on avait tous capté que David Leitch était le maillon faible du tandem de John Wick, et qu'une fois seul aux manettes, il était loin de son compère Chad Stahelski (suffit de comparer leurs films solos respectifs), mais ça fait quand même mal au cul de voir des combats aussi quelconques quand deux mois plus tôt tu as vu John Wick 3 et ses bastons absolument jouissives. Et pour comparer avec du F&F, le combat entre les deux lascars au début du 7 était largement au-dessus de tout ce que l'on peut voir dans ce spin-off.


Dans le même ordre d'idée, les joutes verbales entre les deux personnages, qui faisaient systématiquement mouches dans les 7 et 8 sont ici assez décevantes car franchement pas inspirées. Du coup, c'est vrai que si tu n'es spécialement amateur des deux têtes d'affiche, ben le spectacle perd à peu près tout intérêt, vu qu'il se résume grosso modo à un gros blockbuster d'action carburant au CGI et à la vanne facile (mais pas drôle).


En plus de ça, faut supporter Ryan Reynolds et Kevin Hart en guignols de service plus gênants qu'autre chose. Alors le premier, c'est Ryan Reynolds en collègue gênant de Dwayne, qui vient te refaire son désormais habituel numéro de Deadpool. Les mêmes vannes, le même débit, ça y est, Ryan a trouvé son personnage et il ne le lâche plus. Et là, je le dis en toute sympathie, mais il faut vraiment qu'il passe à autre chose, ça commence à devenir lourd.


Le second qui lui n'a heureusement que deux scènes (de genre trois puis une minute) mais qui réussit quand même l'exploit d'être malaisant, c'est Kevin Hart. Lui, je ne lui demande même pas de changer de disque, parce que sais qu'il ne peut pas. Ce que je ne sais pas en revanche, c'est comment fait ce mec pour être aussi embarrassant et pour me mettre aussi profondément mal à l'aise à chaque fois qu'il essaye d'être drôle - c'est-à-dire tout le temps. Je n'arrive toujours pas à comprendre s'il se croit sincèrement drôle ni qui sont les gens qui le trouvent drôle et pire encore, les gens qui lui donnent du travail, qui croient en lui, parce que moi il me fait trembler à peine il commence son éternel numéro de bouffon - et je dis trembler, mais bien souvent, je commence à me gratter ou à me ronger les ongles, parce qu'en fait je crois qu'il me stresse, il me stresse profondément, il m'oppresse même, je panique, si bien que j'en arrive à un stade où la seule échappatoire viable que j'arrive à envisager face à cette détresse émotionnelle est la mutilation. D'ailleurs, toi qui lis mon torchon, si tu aimes bien Kevin Hart, je t'écoute, dis-moi quel est ton secret !


Plus sérieusement, bon voilà, le film n'est pas bien drôle. Et pas plus convaincant du côté des scènes "émotion", qui tombent complètement à plat. Je pense que ça ne surprendra personne, mais bon, sait-on jamais.


En bref, ce spin-off Hobbs & Shaw n'est malheureusement pas grand chose de plus qu'un blockbuster d'action lambda, pas honteux, mais loin d'être brillant, et à mon grand désarroi, à peine plus fou (il faut vraiment attendre le dernier acte aux îles Samoa pour que ça devienne du grand n'importe quoi un peu marrant). Reste le côté buddy movie sympa et ses deux têtes d'affiche charismatiques.


J'espère malgré tout une suite, juste pour faire criser Tyrese Gibson.

ServalReturns
5
Écrit par

Créée

le 12 août 2019

Critique lue 520 fois

3 j'aime

2 commentaires

ServalReturns

Écrit par

Critique lue 520 fois

3
2

D'autres avis sur Fast & Furious: Hobbs & Shaw

Fast & Furious: Hobbs & Shaw
Behind_the_Mask
7

Ménage à trois

Je n'ai encore lu aucune critique sur le site, ou même ailleurs. Mais je mettrai ma main à couper que, malgré l'absence de surprise quant au contenu de l'entreprise, on se retrouvera encore une fois...

le 10 août 2019

45 j'aime

12

Fast & Furious: Hobbs & Shaw
Foulcher
3

Transformers : Hobbs & Shaw

Aucune critique négative sur un tel film ? Il doit y avoir une erreur, ce n'est pas possible...heureusement, la nature a horreur du vide et je suis là pour le combler. Commençons sans détour : ce...

le 6 août 2019

20 j'aime

1

Fast & Furious: Hobbs & Shaw
EricDebarnot
7

A la santé de Jon Snow !

Il n'y a pas de bon été sans un bon vieux blockbuster bien stupide et bien... jouissif, avouons-le. Car il y a toujours une de ces journées un peu trop chaudes et un peu trop vides où l'envie nous...

le 7 août 2019

19 j'aime

7

Du même critique

OSS 117 : Alerte rouge en Afrique noire
ServalReturns
7

Ce magnifique pays que l’Afrique

Ah, OSS 117 3… un film que j’aurai attendu comme j’en ai attendus peu. Douze ans maintenant que je le réclamais, le rêvais, le fantasmais… Bien sûr, la route fut semée d’embûches. Ce furent d’abord...

le 4 août 2021

40 j'aime

5

Benedetta
ServalReturns
4

La déception est aussi cruelle que l'attente a été longue

Vu hier soir. Grosse déception... Comme Elle, le film jongle sur différents tons ; il se veut tour à tour comique, dramatique, ironique, solennel... et sur le papier pourquoi pas, mais je trouve...

le 11 juil. 2021

30 j'aime

1