Fog
6.7
Fog

Film de John Carpenter (1980)

oct 2010:

Il est toujours agréable de revisiter John Carpenter. C'est comme aller voir une grand-mère sympa, un peu excentrique, avec ses manies, des parfums qui n'appartiennent qu'à elle, des biscuits particuliers pour le thé et des meubles encaustiqués que vous ne trouverez jamais à Ikéa.

John Carpenter est un auteur. Pas de doute là dessus : le style est indéniable, une capacité incroyable à créer une atmosphère avec des riens. Carpenter produit sa propre bande musicale, métallique, rythmique, en parfaite adéquation avec ses plans fixes, furtifs mais répétés de lieux sombres, isolés, d'objets inertes du quotidien, comme perdus, mais vivants, dont l'existence échappe aux hommes et à l'entendement, une indépendance d'où nait un début d'angoisse qui progressivement se met à prendre une plus grande place.

Au cœur du film l'étrange et l'anormal développent un sentiment d'insécurité chez le spectateur. Les personnage paraissent déconnectés, inattentifs au danger qui se profile. Dès lors qu'ils prennent le temps d'observer leur environnement, ils se mettent en danger : le brouillard se lève, de drôles de lumières menacent et la musique de Carpenter sonne l'hallali sur les malheureux humains qui deviennent les jouets des évènements.

Certes John Carpenter n'est pas le seul à savoir faire ce tour de magie. Ils sont quelques uns dans les années 80 à avoir su manipuler les émotions du public sur ce simple canevas. En tout cas, moi, ça me va.

Par contre, ce film là perd en intensité dramatique et horrifique à partir du moment où les zombies attaquent frontalement la population. Le film me plait beaucoup dans la première partie, avec les prémisses du drame. La montée de lait est impressionnante mais la tétée est un peu moins intense. On s'en délecte finalement qu'à moitié. Sûrement, jusqu'à présent, ce "fog" est pour ma petite personne le Carpenter le moins percutant.

Cela dit, je veux insister sur le fait qu'il génère un grand plaisir. Seulement, il ne le fait pas jusqu'au bout. Une petite baisse de régime qui n'est pas trop préjudiciable. Je le répète, c'est toujours un plaisir de retrouver le vieux Carpenter.
Alligator
6
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le 14 avr. 2013

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10 j'aime

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