Thomas,un ado,se retrouve sans savoir pourquoi ni comment propulsé dans le "bloc",une zone de verdure entourée de hauts murs au-delà desquels se déploie un dédale mobile constitué lui aussi de murs et hanté par d'horribles créatures meurtrières mi-organiques mi-mécaniques,les griffeurs.L'endroit est occupé par quelques dizaines d'autres jeunes,prisonniers également de ce lieu étrange .Mais le nouveau venu n'entend pas rester là et ne va pas tarder à prendre le pouvoir afin d'inciter ses camarades à s'évader.Ah,la dystopie,en voilà un joli mot que personne ne connaissait il y a dix ans,et que tout le monde emploie aujourd'hui à tort et à travers!Il est vrai que le terme fait plus chic et plus savant qu'anticipation ou science-fiction,qui sont très démonétisés,et donne à votre inculture un charmant relief patiné."Le labyrinthe" est donc l'adaptation d'un roman dystopique,comprenez destiné aux djeuns ou aux adultes attardés,écrit par James Dashner.Il faut reconnaître que c'est visuellement bien foutu.Le réalisateur Wes Ball ne manque pas d'énergie,et il fait étalage d'une solide science du cadrage,trouvant constamment des angles de prises de vues étonnants et efficaces.Et la direction artistique de Marc Fisichella est au top,notamment en ce qui concerne les stupéfiants décors,avec ces blocs de pierre bizarres et menaçants.Les effets spéciaux cartonnent un max et les griffeurs sont effrayants à souhait,pas autant cependant que ces murs qui se rejoignent et risquent à tout moment d'écrabouiller ceux qui s'aventurent entre eux,ce qui occasionne des scènes plutôt angoissantes,dans le genre claustro.Mais ce bel ordonnancement pâtit d'un scénario placé sous le signe du n'importe quoi ascendant WTF.Rien ne tient vraiment debout dans cette histoire à coucher dehors avec un billet de logement.C'est naturellement très inspiré du "Cube",de Vincenzo Natali,qui n'était déjà pas une réussite,sauf que là c'est la version adolescente et en plein air.Les péripéties plongent constamment le spectateur dans l'incrédulité.On se demande évidemment en priorité la raison de ce capharnaüm.Pourquoi cette mystérieuse entreprise s'amuse-t-elle à tester ces gamins?Quel peut bien en être le bénéfice?D'autant que les modalités de l'expérience induisent que beaucoup de jeunes,voire tous,peuvent périr en cours de route,ce qui,au vu des moyens investis et du temps que ça prend,car ça dure depuis plusieurs années,ne semble pas très rentable.Comment se fait-il que les prisonniers ne se souviennent de rien,sauf de leurs prénoms?Vachement sélectives,ces drogues!Les comportements des uns et des autres sont aussi sujets à caution.La façon dont Thomas,qui vient d'arriver,prend l'ascendant sur les autres parait bien rapide.On s'interroge quant à la volonté obstinée de Thomas et Minho de ramener au camp Alby,blessé et donc contaminé par un griffeur,alors que quelques instants avant la petite bande n'avait pas hésité à envoyer Ben,également "griffé",se faire exterminer dans le labyrinthe.Est-ce parce qu'Alby est le chef,et donc un des principaux personnages,ou parce qu'il est noir et que les scénaristes ont eu peur d'être soupçonnés de racisme?La facilité avec laquelle les jeunes sortent du labyrinthe à la fin a de quoi laisser pantois.Incapables depuis des années de localiser l'issue et d'échapper aux griffeurs,les voilà qui passent aisément à travers les mailles du filet.D'ailleurs,l'efficacité des griffeurs semble toute relative étant donné leur impuissance face à une bande de jeunots armés de piques en bois.Bref,tout ce bigntz est aussi incohérent qu'invraisemblable,ce qui pousse l'oeuvre dans les ornières de la nanardise.Il faut toutefois avouer que les dernières séquences contiennent un certain nombre de rebondissements bienvenus qui donnent curieusement envie de connaître la suite.Ce qui tombe bien car il s'agit d'une trilogie,et deux sequels sortiront en 2015 et 2018.En ce qui concerne les interprètes,la production s'est attachée à soigneusement sélectionner les pires têtes à claques de la nouvelle génération d'acteurs,qui répètent à l'envi la phrase-leitmotiv du film:"je ne sais pas".