En dépit de quelques références et personnages obligatoires pour sa participation au MCU, on peut dire que Les Gardiens de la Galaxie était un film résolument à part dans l'univers Marvel. Space-Opera déjanté bourré de références à la pop culture et d'une bonne humeur décomplexée, le film de James Gunn se hissait parmi les plus originaux produits de la firme Marvel et pouvait même se voir comme un stand-alone efficace. Sa suite, toujours réalisée par Gunn, retrouve les mêmes personnages et, globalement, le même ton. Sauf que cette fois-ci ça ne passe pas...
Plus dramatique dans son propos mais aussi plus burlesque dans ses séquences, Les Gardiens de la Galaxie 2 n'arrive jamais à convaincre. Lorgnant désormais vers le drame familial sur toutes les aspects (Peter retrouve son inconnu de géniteur, Gamora règle ses comptes avec sa sœur Nebula, Rocket tente d'élever un Groot redevenu une petite plante naïve et j'en passe), le long-métrage propose également et tout naturellement des séquences d'action tonitruantes, dynamiques et envolées, parfois époustouflantes, parfois sommaires.
Le hic, c'est que l'identité du film s'avère bâtarde, décousue, difficilement palpable. Nos héros se séparant majoritairement pendant une grande partie du film pour vivre des aventures différentes, on se retrouve devant un rythme hélas déconstruit, parfois ennuyeux. Loin du dynamisme du premier opus, le film alterne constamment entre séquences dramatiques poignantes (le scénario est l'un des plus touchants écrits pour Marvel) et gags poussifs et éculés (Drax enchaine les fous rires forcés avec une répétition particulièrement énervante).
Ainsi, à la fois bluffant pour sa prise de risque scénaristique déconcertante mais également le plus souvent fastidieux, Les Gardiens de la Galaxie Vol. 2 ne sait jamais sur quel pied danser, proposant au mieux une aventure humaine émouvante, au pire un blockbuster pas très jubilatoire dont certaines séquences valent à coup sûr le coup d’œil (l'intégralité des vingt premières minutes du film, l'échappée de Rocket et Yondu) mais qui reste plombé par un sévère manque de punch. Une suite géniale mais pas très agréable à regarder. Un comble.