Le premier problème de ce film, c'est qu'il me met dans la tête un air de Claude François.
Le deuxième, c'est qu'après un climax au bout de deux heures de film, on a l'impression de voir un enchaînement d'épilogues (pendant une heure - ce n'est pas une façon de parler) : ça n'en finit pas de finir...
Le troisième, c'est sa moraline : une morale puérile (quasiment un pléonasme, je l'admets) qui se veut intelligente alors qu'elle ne brille que par son absence de réflexion, de profondeur ou même de superficialité (parce que la morale d'un enfant peut être profonde de superficialité).
Le quatrième, c'est la psychologie des personnages. Un film qui ne s'occupe pas de la psychologie des personnages peut être un bon film ; un film qui résume ses personnages à un seul trait psychologique peut être un bon film ; mais un film qui se présente comme profond quant à la psychologie de ses personnages alors qu'en fait ça correspond à ce qu'un mauvais élève de terminale a (mal) compris de Freud, et bien, ça peut quand même être un bon film - mais ici non : ça gâche vraiment.
Le cinquième, c'est que le film nous promet des coïncidences hallucinantes dans son introduction, alors qu'en fait tout se résume à une intervention divine aussi incroyable que la résurrection de Jésus (pourtant fils de Dieu !), et que l'histoire ne tisse quasiment aucune interaction bandante (pour parler comme l'un des protagonistes) entre ses personnages.
Alors évidemment, il y a des qualités. La mise en scène, le montage, le jeu des acteurs (mis à part pour la scène où Tom Cruise tremble comme un cocaïnomane qui aurait bu trop de café, vers la fin), et bien d'autres choses, comme l'humour assez présent et efficace.
Mais, trop de grandiloquence...
Pas assez de finesse... (il y en a dans certains détails, mais pas dans la vision d'ensemble).
Le film ressemble finalement à un grand exercice de style, certes assez réussi formellement (malgré des longueurs pénibles), mais assez vain, vide, voire vraiment vulgaire.