Que dire.
Jake Gyllenhaal et son visage creusé, ses gros yeux de taré et sa caméra portent le film de manière époustouflante, avec une interprétation en crescendo, poussant l’entêtement jusqu’à la folie pure.
Et c’est bien autour de Louis que gravite le film, qui n’est rien d’autre qu’un chronique accablante de notre société d’aujourd’hui, des médias, de la recherche infatigable d’audience, mettant de côté toute morale et toute logique. C’est tout l’intérêt du film, malgré un côté parfois trop absurde vers la fin (même si ceci est assumé) qui sonne faux et nous sort du film. Le film opère une première heure presque exceptionnelle, où nous sentons quelque chose de déréglé. Nous attendons de moins en moins patiemment le dénouement, le film, à l’image de Louis, de plus en plus dément. Mais Night Call fait l’erreur de ne plus respecter ce réalisme extrêmement froid, en passant trop du côté de son personnage principal.
Mais ça reste du bon !
Peut-être trop dans l’ombre de Drive, le film est cependant très différent de ce dernier, autant scénaristiquement que esthétiquement, malgré un thème commun : la folie de L.A. et les bagnoles. C’est pour cela qu’il est dommage et donc déconseillé d’aller avec Drive en tête, car Night Call est définitivement un autre objet, peut-être plus moraliste, moins stylisé et tout simplement différent.
Mention spéciale au second de Louis, l'acteur Riz Ahmed, complètement dans l’ombre de Jake Gyllenhaal et pourtant magnifique, drôle et tellement juste.
"If it bleeds, it leads."