Nothing
5.8
Nothing

Film de Vincenzo Natali (2007)

Tout est dans le titre. C'est à dire rien. Mais je me comprends.

Popopopopooooom... il fallait bien que ça arrive, avec son triste cortège de patatras.


Pariant sur Vincenzo Natali comme sur une valeur sûre (Cube et Cypher, quand même) et n'écoutant que les critiques dithyrambique vantant la cultitude de ce Nothing (jusqu'ici hors de prix), je suis parti gagnant, sans l'ombre d'un doute, convaincu que j'allais me régaler pendant une petite heure vingt d'étrangeté décalée, de surréalisme - et d'angoisse, même, peut-être.


Aux temps pour moi.


J'en serais pour mes frais, au propre comme au figuré. Ecrit et réalisé comme un film de potes, Nothing n'en a pas que les qualités, lorgnant du côté de ces comédies potaches fauchées - façon Dumb et Dumber pour deuxième partie de soirée sur Arté, ou vrai-faux film de Kevin Smith sans Kevin Smith dedans.


On aurait pu se réjouir de retrouver la tête à claques du Mac Kay de Stargate s'il avait joué mieux qu'il n'avait co-écrit. Hélas, le surjeu crispant des acteurs (bloqués sur le mode "hystérie dans les aigus"), les situations supposées faire rire (on cherche encore pourquoi, aigus mis à part), les dialogues fatigants tant ils sont bavards mais ne disent rien, tout concourt à donner l'impression d'un projet d'étudiant de fin de cycle option théâtre cinglé, qui aurait été bien plus à sa place sur les planches de Broadway (et réduit de moitié).


Sans être insoutenable, le résultat n'est ni drôle, ni stimulant, ni particulièrement divertissant ; et l'ensemble se traine plus sûrement que la tortue des deux compères. On veut l'aimer, ce film, on cherche, on bataille, on pousse la mauvaise foi à fond, mais rien n'y fait.


L'ensemble vaut en sa qualité de curiosité cinéphilique, absurde de bout en bout, mais les cinq premières minutes promettent plus que le métrage n'a à offrir. Il manque de vrais personnages, de vrais acteurs et de vrais scénaristes à ce foutoir qui, sur papier, ne manque pas d'intérêt, mais qui se loupe à vouloir trop en faire sans jamais vraiment savoir où aller.

Liehd
5
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Ces films ne sont pas tout seuls dans leurs têtes...

Créée

le 17 févr. 2018

Critique lue 293 fois

1 j'aime

Liehd

Écrit par

Critique lue 293 fois

1

D'autres avis sur Nothing

Nothing
nostromo
4

Têtes de gommes...

C'est bien sûr le visionnage du très bon "Cube" du même Vincenzo Natali qui m' a amené à regarder ce petit film bizarre où j'espérais retrouver la créativité de ce réalisateur. Peine perdue hélas,...

le 27 juin 2016

3 j'aime

Nothing
Longshot
7

Critique de Nothing par Longshot

A mi chemin dans un trip philo actualisé ("que deviennent les héros de jeu vidéo quand on appuie sur le bouton "pause"), un délire mémoriel et visuel typique de Michel Gondry et un stress ambigu...

le 18 déc. 2012

3 j'aime

Nothing
klauskinski
5

Critique de Nothing par klauskinski

On sait depuis Cube et Cypher que Vincenzo Natali a toujours été attiré par les films-concept et le dépouillement scénaristique. Avec Nothing il pousse le principe à son paroxysme, et insuffle une...

le 2 févr. 2011

2 j'aime

Du même critique

Black Mirror
Liehd
5

En un miroir explicitement

Avant d'appréhender une oeuvre comme Black Mirror, il convient de se poser la question qui fâche : pourquoi un auteur se pique-t-il de faire de l'anticipation ? Réponse : parce que c'est un genre "à...

le 7 mars 2016

104 j'aime

37

Coherence
Liehd
8

C'est dans la boîte !

Leçon de physique quantique, appliquée au cinéma : L'expérience est simple. Enfermez huit acteurs de seconde zone, cinq nuits d'affilée, dans votre pavillon de banlieue, isolez-les de l'extérieur,...

le 19 mai 2015

100 j'aime

Andor
Liehd
9

Le Syndrome Candy Crush

Puisqu'on est entre nous, j'ai un aveu à vous faire : au départ, je ne voulais pas regarder Andor. Après avoir tourné la page Obi Wan, et usé de toute ma bienveillance partisane à lui trouver des...

le 31 oct. 2022

93 j'aime

26