L'air du temps, c'est depuis toujours leur domaine à Jaoui/Bacri. Et avec l'émergence des réseaux sociaux, ces "Big Brother(s) avec des usagers consentants", il y assurément du grain à moudre. Sans oublier le cynisme de l'époque, le vieillissement des être et des idées, la vacuité de la célébrité, le parisianisme, et tutti quanti. Beaucoup de sujets pour Place publique que ses auteurs ont résolu de traiter en un même lieu et en l'espace de quelques heures. Avec énormément de personnages, bien trop, censés chacun refléter un courant de pensée ou un comportement typique, du youtubeur à l'agriculteur bio en passant par l'ancienne présentatrice météo avec des velléités d'actrice. Autant dire que l'on s'approche assez du cliché voire de la caricature. Mais on en acceptait l'augure à condition que cela soit drôle et un peu vachard. Stupeur : ce n'est pas vraiment le cas comme si la plume de ses auteurs s'était quelque peu affadie avec le passage du temps. Cela ne fait pas pour autant de Place publique un film ennuyeux à regarder mais il manque de peps, alourdi par ses séquences musicales, et souffrant manifestement de la comparaison avec Le sens de la fête, même si ce dernier se veut plus dans la tradition de la comédie française. Problèmes de rythme, de soudure entre les différents protagonistes, le film d'Agnès Jaoui s'étiole peu à peu et n'est pas loin de sombrer dans l'aigreur à mesure que l'amer qu'on voit danser prend le dessus. Dans un sens, cela pourrait être presque sinistre s'il ne restait quelques bonheurs d'écriture et surtout le talent de l'interprétation, à commencer par celle du duo vedette.

Cinephile-doux
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le 19 avr. 2018

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