On pourrait y chercher pendant des heures un quelconque fragment de cinéma, rien de tel là-dedans. Car cette suite se conforme à la laideur congénitale du format Philippe de Chauveron et, à ce titre, la première partie du film frôle la catastrophe : le cadrage hasardeux n’a d’égal que l’enchaînement des plus aléatoires de l’intrigue, les prestations laissent à désirer, les titres s’insèrent mal dans l’image (c’est dire !). Problème que l’on retrouve en guise de clausule, lorsque tout semble se résoudre sur un coup de baguette magique vraiment malvenu. En dépit de ce déficit cinématographique total, reste néanmoins la performance d’une poignée d’acteurs plutôt convaincants et à l’alchimie parfaite : le couple Clavier/Lauby fonctionne à merveille et porte à lui seul le comique, aidé par sa confrontation avec un autre duo savoureux mais trop absent, Nzonzi/Kamate. Car Qu’est-ce qu’on a encore fait au Bon Dieu s’apparente davantage à une comédie de boulevard qu’à un film ; et c’est lorsque les acteurs s’emparent enfin d’une intrigue mal fichue que l’ensemble gagne en fluidité et en drôlerie. Moins faussement corrosif que le premier opus et plus généreux dans ses scènes comiques, le retour de la famille Verneuil s’avère être assez distrayant et fait preuve, lors de son segment médian, d’une dynamique burlesque qu’il serait injuste de bouder à la considération de la grande médiocrité qui l’entoure. Dommage également que la thématique de l’homosexualité ne serve que de prétexte à une revanche inter-familiale, sans délivrer une véritable réflexion sur sa place dans les familles (il n’y a d’ailleurs aucun baiser entre les actrices). Mais cette carence est à l’image du propos politique développé par le film : maladroit et unique support à l’escalade burlesque ici pas désagréable.