Déjà vu

C'est dommage, sur le plan esthétique, le film, même s'il emprunte beaucoup trop, possède un certain cachet.
Miami en partie submergée, un petit air de Venise du futur, quelques très jolis plans.
Mais ça ne suffit pas pour en faire un bon film.
Avec un casting moitié "The Greatest Showman", moitié "Westworld", le film est un patchwork de plusieurs autres films d'anticipation, mais qui sont tous bien meilleurs que lui.
Vous prenez "Strange Days", "Déjà vu", les deux "Blade Runner", une pincée de "Black Mirror", vous secouez, et voilà le résultat.
Ca n'est pas vraiment de la SF, plutôt de l'anticipation, le futur ne servant ici qu'à justifier l'existence de la machine à souvenirs qu'utilise le protagoniste.
C'est davantage un polar néo-noir quelque peu romantique. Une enquète policière où l'on recherche une femme disparue; avec twist final qu'on voit venir gros comme un camion.

L'utilisation de la voix-off de Jackman, omniprésente, nuit énormément au film. Tout est surexpliqué.
Quelques incohérences génantes, comme le sort (scientifiquement impossible) réservé au personnage principal à la fin. Bref c'est vraiment au niveau du scénario que le film ne fonctionne pas. Tant au niveau du manque d'originalité, repompant trop d'éléments et d'idées qui fonctionnaient autour des années 2000 mais aujourd'hui réchauffées, qu'au niveau de l'écriture qui ne réussit jamais à insuffler d'enjeu véritable. On n'y croit pas trop en fait. C'est bien interprété, joliment filmé parfois, l'histoire est mignonne, mais on ne se sent pas concerné par ce que l'on voit à l'écran, hélas.

Le passage de Lisa Joy du petit au grand écran n'est donc pas une réussite, même si tout n'est pas à jeter dans ce premier long-métrage. Courage.