Seul sur Mars ! Ouais ! Ce film possède 2 caractéristiques bien précises. La première il s'agit d'un film de Ridley Scott, un réalisateur qui a subit une sacrée traversée du désert (et qui coïncide presque avec la mort de son frère Tony Scott). En effet ses 3 précédents films Prometheus, Cartel et Exodus n'ont pas été de franche réussites (Enfin, Cartel je ne l'ai pas vu, Prometheus était plus que moyen et je ne parle pas d'Exodus). La seconde, Mars ! La planète rouge qui a toujours fasciné l'imaginaire et les cinéastes...et qui est porteur d'une certaine malédiction avec le cinéma. Tous les films ayant pour cadre Mars ont été des bides (voir injustement des bides en ce qui concerne John Carter) . Donc ce film est-il le signe de la résurrection tant attendue ? Une chose est sûr, c'est qu'il ne fait pas dans la demi-mesure.



Le retour de Ri(p)dley



Bon déjà on va passer par les louanges évidentes. Ce film est superbement bien réalisé. Bref voilà ! Ben oui, c'est du Ridley Scott donc il a comme d'habitude la maîtrise de sa caméra et de la photographie, même dans se films les moins réussis (Exodus aussi avait une bonne imagerie). L'Univers désolé de Mars est vraiment bien fait et il a su capter la pesanteur martienne, même si c'est infime. Même les plans spatiaux sont réalistes et n'ont pas à rougir de la mise en scène de Gravity. Donc là tout est dit. Mais bon, là où le jugement va se reporter, ce sera dans l'histoire et les personnages. Alors nous a - t-il convaincu ? En partie oui.



Cette fois, ils n'ont pas laissé tomber Matt Damon



Pour ceux qui ont vu Interstellar, vous savez de quoi je parle. Vous savez que 2 des acteurs ont non seulement tourné dans ce film, mais se sont retrouvés dans des situations quasiment similaires.


Le héro Mark Watney alias Matt Damon est grosso modo une version positive du Dr Mann d'Interstellar tout comme lui il est coincé dans un monde hostile auquel il doit faire face. C'est quelqu'un de positif et de fun mais dont on sent que tout ceci n'est qu'un masque pour affronté son désarrois. Être astronaute ne nous prépare pas à devoir affronter seul une planète entière. Il utilise donc ses ressources afin de s'en sortir. Par contre, le coup du botaniste, c'est un peu trop gros. Bon ok, quand on est astronaute on est censé être bardé de diplôme en tout genre , mais c'est amené de manière tellement naturelle que cela en est presque miraculeux. Bref, il me fait penser à Samantha Carter de Stargate SG-1. Le film ne laisse pas trop de place à la difficulté


A part la tempête du début et l'explosion de son jardin


Cela dit, on nous montre bien que rien n'est simple.


La fabrication de l'eau notamment, même si ça parait fou est crédible (mais pas aussi rapide que dans la serre aussi faut pas déconner)


Et qu'il devra vraiment lutter pour survivre. Encore un point qu'il rapproche plus de Seul au Monde et de Gravity.


Melissa Lewis (jouée par ...Jessica Chastain ? Encore ?) est grosso modo Murphy Cooper d'Interstellar (heureusement qu'ils n'ont pas caster Mattew McConaughey, Anne Hattaway ou Michael Caine parce que sinon on aurait un Interstellar bis). Elle est la cheffe de mission sur Mars et qui assume à contre cœur toute la responsabilité des mésaventures de Mark (même si là c'est un peu flou). On sent bien qu'à un moment elle se sent coupable et accepte sans hésiter la mission, mais veut aussi s'assurer que les autres membres de l'équipe veulent aussi la suivre dans le sauvetage de Mark.


Son équipage n'a pas un temps de présence suffisamment élevé, mais on n'oublie pas de les développer et de leur donner une personnalité.


Parmi eux on a Beth Johanssen (jouée par ... Kate Mara ? Encore ? Bon ok film combien d'acteurs d'autres films de l'année t'a recruté, cela en fait 2 ! Qui sont les prochains ? A oui, Michael Peña de Ant - Man et Sean Bean de Jupiter Ascending et Pixel). Il s'agit d'un bon personnage, sportive experte en informatique et logistique. Elle est sympathique mais aurait mérité un peu plus d'exploitation; au moins elle est plus attachante ici que dans les 4 Fantastiques (j'ai l'impression que ce film va me poursuivre mais vraiment quelques choses de bien). Bon ok, elle noue une relation avec le Dr Chris Beck qui ...sort un peu de nul part et qui amène à un happy ending habituel.


Rick Martinez (joué par le Michael Peña d'Ant-Man) a un rôle de comic relief plus exploité dans le sens ...d'un aide sur le terrain et le Dr Henry Beck (joué par le Winter Soldier Sebastian Stan) est ...un peu pareil.


Et je viens bien malgré moi de pointer le gros défaut du film. L'équipage n'est pas assez exploité. Il est clair qu'ils ont leur importance, cela dit mais d'un point de vue émotionnel ils ne sont pas assez exploités. Bien sûr d'un point de vue émotionnel la scène où la N.A.S.A renseigne l'équipage est chargée d'émotion, mais cela fait quand même un peu mince.


En parlant de la N.A.S.A, nous avons Teddy Sanders le directeur de la N.A.S.A (joué par Jeff Daniels) et Venkat Kapoor le directeur responsable de la mission (joué par Chiwetel Ejiofor) qui sont tous les 2 d'excellents personnages. Bien sûr leur relation est certes déjà vu mais leur différent sont quand même pas mal. Ils veulent tous les 2 sauver Mark mais ils sont limités par les contraintes humaines, technologiques voir politiques. Aidé par Mitch Henderson (Sean Bean, et mince il ne meurt pas !) , par Mindy Park (jouée par Mackenzie Davis) et surtout par Bruce Ng (joué par Benedict Wong ) ils vont mettre sur pied une mission afin de secourir Mark, quitte a faire des choix difficiles. J'ai vu à droite et à gauche que l'équipe de la N.A.S.A était clichée. Et bien oui et non. Non parce que forcément, les réactions envers le décollage est naturel et que d'autre part, ils nous montrent bien que le sauvetage n'est en rien simple, ni miraculeux (d'où le faite qu'ils soient aidés par le programme spatial C.N.S.A, le programme spatial chinois). Le seul personnage un tant soit peu cliché est celui Rich Purnell (Donald Glover). Bon ok c'est un super génie et il apporte son aide. Mais le coup du geek qui apparaît d'un coup et propose une solution que même un ado pouvait deviner là c'est un peu gros (oui , se servir de l'attraction terrestre on l'apprend en seconde).



Une histoire fun mais assez laborieuse



Oui, le coté fun de l'histoire vient évidemment de la situation de Mark. Ne connaissant pas le livre d'où il est tiré je ne peux pas émettre de comparaison. Mise à part le faite que Mark amène avec une facilité un peu gros le faite qu'il soit botaniste (un petit flashback aurait mieux fait l'affaire à mon sens), l'histoire est particulièrement bien racontée et fun. D'ailleurs , c'est un parti pris très intéressant, dans la mesure où normalement, dans les histoire de survis, c'est plus le coté dramatique qui prime. Ici, on a un héro qui même si sa situation est préoccupant, il ne se laisse pas démonter par le problème. Cela donne un coté très rafraîchissant au film et ainsi prend le genre à contre-pied. Bref, pas de moments larmoyant à la Seul au Monde, ni de moments de flip intense à la Gravity (mais on y reviendra). Ici le ton léger est totalement assumé mais n'ignore pas la gravité de la situation. Le film dose aussi habilement les plans sur Mars et les plans de la Terre, afin de montrer la progression dans le temps des 2 situations (on a un coté Mark qui essaye de survivre et de l'autre coté la Terre qui essaye de le sauver). L'ennuie est qu'on laisse peu de place au sort de l'équipage qui devient paradoxalement annexe, pendant un long moment dans le métrage. Mais ce qui est à mon sens est une déception l'arc final à savoir le sauvetage.


En effet, après avoir pu décoller de la planète Mars grâce à une capsule de fortune, Mark essaye de rejoindre Melissa. Cependant, la corde est bien trop courte et il décide de se percer la combinaison afin de la rejoindre comme "Iron Man". Le plan avec lequel ressemble un peu trop à Gravity, mais ce qui me dérange le plus, c'est qu'il rejoint Jessica avec la dépressurisation sans aucun problème ! Il ne devait pas reboucher le trou qu'il a percé , pour éviter qu'il ne s’asphyxie ?


Oui , cette scène même chargée d'émotion est un peu précipitée et donc légèrement imparfaite. Cela dit en y repensant, il y a pas mal de scènes surréalistes impliquant justement la gestion de l'oxygène dans tout le métrage des fois c'est un peu trop gros alors que le film insiste beaucoup sur la pression de l'air. Il faut reconnaître que c'était prévisible car de manière cinématographique, on ne peut pas respecter textuellement les lois de la thermodynamique. Donc il est clair que tout n'est pas parfait.



La Résurrection de Ridley Scott ?



Donc ce film est-il le retour en grâce du grand Ridley ? Oui. C'est clair. La réalisation toujours aussi excellente est au service d'une narration plutôt classe et prenante. Le film est un bon rafraîchissement dans un genre très codifié. Bref, après Gravity et Interstellar, on peut rajouter Seul sur Mars à la liste des bons films de l'espace des années 2010. Au moins cette fois, on n'a pas laissé Matt sur la planète et il n'est pas devenu un fou allier mais un prof !


Version fun de la critique ici



Addendum



Surveillez le casting des élèves à la fin. L'une d'entre elle sera la future Ranger Rose dans le Reboot des Power Rangers !

Créée

le 24 oct. 2015

Critique lue 580 fois

7 j'aime

Neo Cosmic

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