Sicario est marqué par le fait indéniable qu’il est le film qui a ouvert grand les portes d’Hollywood à Denis Villeneuve.En effet,la mise en scène est talentueuse,sort des sentiers battus et offre un point de vue marquant. Le face à face entre la jeune recrue du FBI (qu’est ce qui a poussé Emily Blunt à accepter un rôle aussi ingrat,au passage?)et les agents luttant contre les cartels de la drogue au Mexique est par contre inégal. En effet,la jeune femme se retrouve en terrain inconnu et doit composer avec une réalité contraire aux valeurs de son propre engagement.Un sentiment qu’elle porte pendant tout le film et fait de sa mission de coopération un véritable chemin de croix.Quel intérêt, à part si vous êtes maso, à suivre cette jeune femme perdue qui n’en sortira pas indemne? Le personnage énigmatique qui capte par contre l’attention,de par ses volte-face et ses arrangements avec la vérité,est celui d’Alejandro.L’explication de ses agissements à elle toute seule est significative et forcément en rapport avec un passé atrocement douloureux.A vrai dire,c’est cette vérité sur Alejandro qui résonne en tant qu’impact majeur sur Sicario.L’interprétation retors de Bénicio del Toro n’y étant pas évidemment pour rien.Je conseillerais donc de voir Sicario pour cette personnalité se révélant au milieu du chaos plus que pour le scénario plutôt banal. Je considèrerais même le film comme un test grandeur nature pour faire émerger des personnages du lot et satelliser cette suite qui n’aura rien à voir et arrivant bientôt.Content de m’être fait une idée,je reste cependant sur ma faim.Le côté documentaire sur les cartels ne pouvant vraiment pas être en adéquation avec une science du scénario extraordinaire.
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