Soul sapin

Je bichais lors des toutes premières minutes, mais Soul est loin d'être un cadeau.

Le déballage dégage un familier parfum de conifère...

Au lieu de se perdre dans une vaine dissertation sur l'existence, de nous casser les burnes --- montage plomb olive 15 grammes, hameçon 10 --- avec sa représentation poussive de la gestion des âmes (moments métaphysico-télétubbiesques éprouvants au possible), et, bien entendu, de s'efforcer de bouffer à tou$ le$ râtelier$ communautaire$, la Propagande aurait dû s'attacher à nous montrer, plus modestement, ce qui peut advenir d'un jazzman raté découvrant, entre la vie et la mort, ce que tel ou tel choix (accepter la titularisation à l'école de musique et faire plaisir à sa mère ou persévérer dans les clubs) aurait entraîné...

Cette complexification (scénaristique : pas esthétique) n'exclut pas de jolis moments de poésie, d'humour, de réflexion, mais qui sont malheureusement noyés dans de terribles bavardages, des spéculations imbitables, et même --- le comble pour ce genre de films --- des choix graphiques fort laids.

Bien entendu (mais je ne juge pas le film sous cet angle-là), le message final colle parfaitement avec l'injonction de notre époque de goinfres impatients : un infâme Carpe Diem à la portée des caniches ventrus, pelés et aveugles.