C’est au commande de Stoker que le réalisateur sud-coréen, Park Chan-Wook, réalise son premier film américain. Écrit par Wentworth Miller (Michael Scofield dans la série télévisée Prison Break), Stoker met en scène Mia Wasikowska dans le rôle de India Stoker qui vient de perdre son père dans un accident de voiture. C’est au funérailles de ce dernier que India fait la rencontre de son oncle, Charlie, (Matthew Goode) un homme charmeur et mystérieux. De jours en jours, l’adolescente va soupçonner les motivations douteuses de son oncle, qui s’installe chez elle et sa mère (Nicole Kidman). India va finir par ressentir d’étranges sentiments d’affection envers lui. Si, ce scénario vous rappel L’Ombre d’un doute de Alfred Hitchcock, c’est bien normal car cela est un hommage savoureux à ce cher Monsieur.

La première chose a mentionner est que la direction artistique est le gros atout de ce film. La vision de Park Chan-Wood est tellement subtil que même les transissions réussissent à nous charmer. D’une à l’autre, il arrive à nous donner autant de frissons que de plaisir. Park offre un beau visuel, même impeccable, à une histoire qui est finalement plutôt prévisible. Grâce à son travail, il donne au film une expression complètement dérangeante.

Cette ambiance tendue qui en regorge, donne à Stoker un mélange de désirs et de trahisons. Un mélange audacieux qui offre au spectateur l’impression d’être un intrus, qui se promène au beau milieu de ce décor. C’est grâce aux différentes tentatives et découvertes de India que le suspens devient de plus en plus intense. Chaque scène est représentée comme une image, c’est au spectateur de se faire l’idée si ce n’est que fantasme ou réalité.

Il faut savoir que Park fut attiré par le monde du cinéma, après avoir vu l’un des films de Hitchcock. On peut d’ailleurs vite le comprendre à travers Stoker, que ce soit par l’ambiance et le caractère des différents personnages, Park se sert de ses influences avec perfection. Charlie Stoker n’est qu’une copie de Norman Bates, que se ça soit dans l’attitude du personnage à ses expressions, on y retrouve un air de famille. Malgré le « déjà vu », ce personnage louche, arrive tout de même à se faire une identité et à nous attirer avec délicatesse dans ses filets. On apprend à l’admirer, à se familiariser avec lui, tout comme le personnage de India. D’ailleurs, je tiens à mentionner que Matthew Goode, joue son rôle à la perfection.

L’un des bémols de ce film est probablement le scénario comme mentionné au dessus. Une histoire alléchante, qui en devient un peu prévisible à des moments. Mais comme je l’ai dit, le visuel rattrape l’ensemble du film. La deuxième chose est minime mais qui peut en titiller certain, dés le commencement du film : on pense se retrouver dans les années 70 – 80 dût au choix vestimentaires des personnages, l’ambiance ainsi qu’au décor de la maison des Stoker, cependant, la vision du première téléphone portable trouble un peu l’esprit pendant quelques seconde. Anachronique ou pas, ça me laisse encore perplexe.

Dans l’ensemble, ce film est une bonne surprise, autant pour son visuel que son détournement. Park Chan-Wook mérite qu’on se retourne sur lui après ce film, non pour son hommage envers Hitchcock mais bien pour sa vision et pour l’identité qu’il a donné à ce film.

http://cinemaclubfr.wordpress.com/2013/03/20/stoker-realise-par-park-chan-wook-par-charline-mons/
Charlinem
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le 26 mars 2013

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