Stoker met tout d'abord beaucoup de temps à démarrer, car il faut bien attendre presque une heure pour se rendre compte que l'histoire à commencé et que les enjeux se profilent. En mêlant des thèmes aussi glauques que le syndrome de Stockholm, l'inceste, la famille dysfonctionnel, le deuil, la folie, thèmes qui se dévoilent au cours du film et non tous d'un coup, Park Chan-Wook malmène un peu son spectateur. Figeant son scénario entre deux mondes et entre deux temps (le tout, par les décors et costumes, semble intemporel), il fige par-là même son intrigue et rend difficile sa progression. Si bien que l'on est vite mis de côté par un montage intéressant mais sans cesse déconstruit et donc vite lassant. De plus, en sur-esthétisant son film, P**ark Chan Wook** le rend un peu vide et en fait disparaître le réel intérêt et perd ainsi définitivement son spectateur.
C'est dommage car les acteurs étaient solides, que les plans étaient pour la plupart ébouriffants de classe (on retiendra plus les plans au steadycam que ceux moins à l'aise à l'épaule...) et que l'intrigue, si le montage l'avait rendue lisible et la photographie ne l'avait pas refroidie, avait un réel potentiel glauque, à mi-chemin esthétique entre Guillermo Del Toro et Tim Burton.